C'est un film "tape à l'oeil", bouffi de ces gadgets à sensation comme l'Amérique les aime !
C'est aussi truffé d'erreurs, d'anachronismes, il n'y a qu'un ersatz de scénario : tout est dans l'image. Ah si quand même, outre ses trois Oscars, le film a reçu en France le grand prix de Damvix pour ses dialogues !
L'histoire et ses détails ? Le producteur-scénariste-réalisateur s'en moque éperdument : seules compte à ses yeux les images ! Et quelles images, reconnaissons-le...
Alors coupons toute de suite le cou à un canard boiteux : il n'y a jamais eu de plage à Dunkerque : tout au moins en ces années-là... Tout comme à Saint-Tropez. La ville abritait un port (deux de nos jours) en centre-ville et de nombreux freycinets, et c'est tout...
La quasi-totalité de la ville a du reste été détruite durant cette seconde guerre mondiale...
La plage qui jouxte Dunkerque s'appelle Malo les Bains et n'a été fusionnée à la ville de Dunkerque elle-même qu'en 1969.
Ce n'est qu'un "détail de l'histoire" me direz-vous ? Certes... Mais il est de taille ...
Pour les amateurs du genre, ce film est donc seulement et avant tout ce que naguère on appelait une super-production : tout y est démesuré : son budget pharaonique (avoué) de 100 MM de dollars, 1500 figurants (qu'on n'y reprendra plus) 20MM de dollars pour Nolan plus 20 % des recettes à venir. Confortable si l'on pense que rien qu'en France, 2,5 MM de spectateurs se sont rués dans les salles.
Enfin, le procédé d'enregistrement a été réalisé selon le de"nec "plus ultra" des pellicules modernes mais bien peu de salles équipées en ont pu en bénéficier de toutes les qualités. Quant au résultat à la télé, il est déplorable car la technique est inadaptée. Alors à quoi bon ?
Bref, si les images ont été l'objectif premier du tournage (jeu de mots), on s'ennuie ferme face à un scénario limité, et faute de dialogues...
Ne parlons pas des acteurs : des inconnus parmi lesquels toutefois Mark Rylance se distingue...
La seule chose positive aura été les retombées positives momentanées du film sur l'économie dunkerquoise, peut-être aussi la renommée de la ville qui avait payé un lourd tribut à cette guerre.
Mais en définitive, je préfère et de beaucoup ce film de guerre qui s'est tourné à quelques encâblures de là : "Week-end à Zuydcoote" bien plus palpitant et moins artificiel !
la une RTBF le 16.09.2019- 01.05.2023-TMC le 08.05.2023-