Après Le Château de Cagliostro et six ans d'absence sur le grand écran, Edgar de la Cambriole (ou Lupin III) revient pour un troisième long-métrage basé sur la troisième série de 1984 où notre héros porte une chemise rose (la seule inédite en France par ailleurs). Sorti en 1985 au Japon et vingt ans plus tard chez nous, L'Or de Babylone est le film le plus détesté des fans et effectivement le moins réussi...


Beaucoup plus burlesque, allant parfois dans des séquences cartoonesques improbables et répétitives, ce troisième long-métrage est aussi le plus visuellement bâclé avec un scénario au préalable intéressant mais qui va aller malheureusement dans tous les sens. À l'origine prévu pour être mis en scène par le génial Mamoru Oshii (qui était alors surtout connu pour sa série "Lamu"), évincé du projet après une pré-production intensive, le film est confié à la hâte aux inexpérimentés Seijun Suzuki et Shigetsugu Yoshida, le premier n'ayant jamais réalisé de film d'animation tandis que l'autre s'étant surtout occupé de réaliser des épisodes de la saison 2 de la série.


Embarqués dans un projet au préalable bancal, les metteurs en scène proposent à eux deux un rendu assez défectueux. Chara-design dégueulasse (tout semble allongé, des visages aux accessoires), animation lancinante, répliques fumeuses et doublages expédiés, L'Or de Babylone n'est pas très reluisant à regarder. On se prendra malgré tout au jeu grâce à une dynamique qui ne faiblit jamais et quelques moments forts (dont l'explosive séquence dans le train) mais dans l'ensemble, ce troisième long-métrage n'a ni l'étoffe de ses illustres prédécesseurs ni celle des suivants.

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le 3 juin 2019

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