En avant
6.8
En avant

Long-métrage d'animation de Dan Scanlon (2020)

Ému aux larmes... encore une fois

C'est qui est toujours surprenant dans le cinéma, et plus en général dans les fictions, c'est lorsqu'elles parviennent d'une manière ou d'une autre à faire des parallèles avec notre réalité, et à nous faire ressentir des émotions parfois aussi intenses que celles que l'on ressentiraient dans notre vie. Et ce qui est encore plus fort, et encore plus surprenant, c'est lorsque la fiction nous attrape d'un coup sec et nous arrache de notre siège sur lequel on était bien attaché, pour ensuite nous jeter en plein dans nos blessures d'hier. Et oui vous savez, celle que vous pensiez cicatrisé, celle dont on se persuade tous qu'elles n'existent plus, celles que l'on fait semblant d'oublier par peur de les affronter.


Et bien en entrant dans la salle obscure pour visionner ce nouveau Pixar intitulé «En Avant», j’étais bien loin d'imaginé que je ressentirai des émotions aussi intense et que je vivrais une expérience cinématographique si forte. L'expliquer ? C'est encore compliqué, mais aller, peut-être que cette critique va pouvoir m'aider.


Bon voyons voir... Ah, je sais par quoi commencer ! Tout d'abord, En Avant possède un univers très sympathique et original, qui est introduit dès les premières minutes. On apprend bien vite qu'un monde de technologie, assez similaire au nôtre, est venu remplacer des terres magiques, rempli de fantasy. Ainsi, il est possible de résumer tout cela en une seule petite phrase : C'est comme si notre civilisation s'était bâtie sur les bases de l'univers de Donjons et Dragons. Pas mal non ?
Et bien, personnellement je dirais même qu'aussi surprenant cela soit-il, le mélange fonctionne très bien. Il est vraiment agréable de voir des licornes remplacer les chats de gouttières ou encore que les elfes et les ogres vivent comme les humains actuellement.
Toute l'ambiance médiéval-fantastique plane au-dessus de l'intégralité du scénario et donne une vrai identité à ce nouveau Pixar.


Désormais, venons-en à la puissance de En Avant : l'histoire et les symboliques. Ce film d'animation est selon moi rempli de scènes mémorables, et mêmes parfois de scènes pouvant donner une belle image pour illustrer la manière dont il faudrait penser lorsque l'on se retrouve face à certaines difficultés. La scène de la corde en est pour moi le parfait exemple.
Il y a toujours toute une mise en scène lorsque ce long-métrage va vouloir nous faire avoir de l'empathie pour tel ou tel élément, comme par exemple la voiture de Barney.
Concernant le scénario, j'ai été totalement pris par le but que donne le scénario aux deux héros. Cette recherche désespéré de vouloir ramener au moins quelques instants leurs père aura diablement fonctionné sur moi, au point de me rendre impatient de voir ce vœu sincère de Ian et Barney se réaliser.


Et puis, il y a bien sûr un autre point à évoquer : l'humour. Ayant réussi à rentrer dans l'histoire sans problème, j'ai été assez réceptif aux différents gags de l’œuvre. Avoir fait un espèce de mannequin du personnage du père est une idée sacrément efficace, qui en plus de toucher les spectateurs par moment, va aussi être l'une des principales raisons pour le faire rire. Il y aura bien sûr eu les apparitions des fées bikers qui m'aura également fait marrer, où encore quelques petite satyre de notre technologie.


Avant de spoiler un petit peu, je voudrais tout de même vous parler du seul petit point négatif. Je trouve qu'une fois passé le premier quart du film, l'intrigue à tout de même une dizaine de minutes que j'ai trouvé un peu en dessous. Lors de tout le passage dans la taverne, il y a eu un moment dans lequel j'ai même eu peur que cela dure tout le film, mais bien heureusement, En Avant reprend vite les choses en main.


Bon allez, avant de conclure, je vais parler un peu plus en profondeur de ce qui m'a touché dans la partie spoil juste en dessous.


Après réflexion, je crois que ce qui est si réussi dans ce que dégage ce Pixar, c'est un choix assez osé. Cette décision tient d'ailleurs en une phrase de Ian : «Je n'avais peut-être pas de père, mais j'avais un frère». Avoir essayé de mettre de la pommade sur une tristesse si intense est sûrement la meilleur idée dont le scénario pouvait profiter. D'autant que l'on connaît bien le coup des parents décédés avec les personnages Disney, mais pour autant, Pixar aura décider de ne pas aborder les choses de la même façon.
Ces magnifiques scènes du grand frère protecteur, aidant par exemple son petit frère à faire du vélo m'aura toucher en plein cœur. En me connectant autant à ma propre histoire, En Avant m'aura fait remonter à la surface une vieille douleur, que je n'était pas prêt à revoir. Mais puisque cela finit forcément par nous arriver lorsque l'on est fan de cinéma, il faut y recevoir tel que ça vient, et ne pas le rejeter. Il faut prendre ce que la fiction peut nous offrir au travers d'un écran, même si vous estimez qu'ici, dans une salle de cinéma, ce n'est ni l'endroit, ni le moment.
Enfin, avoir fait le choix de ne pas montrer le retour du père et la courte discussion avec barney de, mais seulement d'y suggérer est assez osé, mais rend ce moment encore plus intense, car il nous permet d'imaginer nous mêmes le dialogue, et donc ce que nous aimerions entendre.


En conclusion, En Avant est un nouveau chef d'oeuvre de Pixar, qui n'en sera décidément pas à son premier. Merci, merci beaucoup de faire des poésies si belles au travers de vos œuvres. Il est toujours très plaisant de voir une entreprise qui, même si racheté par Disney, a conservé sa pâte artistique qui la caractérise tant.

Skudd
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films d'animation Pixar et Les meilleurs films de 2020

Créée

le 13 mars 2020

Critique lue 169 fois

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Wise Man

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