Pixar aurait-il perdu de sa magie?

Le studio aux milles idées ne nous enchante guère avec ce road movie fraternel mais convenu. Dans un monde peuplé de créatures fantastiques, la magie a disparu au profit de la technologie et de la facilité. Le constat de départ est déjà un peu curieux quand on voit les pouvoirs géniaux d'autrefois... Qui se priverait de telles facultés? Si Pixar s'interroge sur la modernisation à marche forcée de notre société, il cède à de nombreuses facilités dans la quête de Ian et Barley pour passer une journée avec leur père défunt. Le déroulement du scénario suit tous les codes du voyage du héros, concept établi par Joseph Campbell. Un monde ordinaire, un héros inconnu, une aventure inattendue, un mentor, des épreuves, l'apprentissage de soi... En avant est juste divertissant, il peine à être drôle, il picore à droite et à gauche dans les classiques voir les poncifs de l'héroic fantasy. Bien entendue l'image est superbe, il y a une qualité émotionnelle héritée des longs métrages passés, une fin noble et intelligente... Mais c'est une liqueur de licorne sans crin, une potion magique pas assez relevée, un film d'animation honnête mais décevant. C'est un voyage avec retour, mais pas celui du Roi.