Eternal Sunshine of the Spotless Mind par Sissen
Ici, on ne verra pas les deux héros dans de grandes effusions devant un coucher de soleil/sous la pluie battante se disant qu'ils s'aiment et on ne se dira pas que c'est cool parce qu'ils sont tellement beaux physiquement.
Ici, on voit la déchirure de la rupture, l'autre dont on s'aperçoit après coup qu'il s'est installé partout dans notre vie et nos moindres souvenirs sans qu'on s'en soit aperçu quand il/elle était encore là. La phase de l'oubli facilitée par une intervention quasi-chirurgicale ne fait qu'apprendre qu'il ne sert à rien de vouloir oublier : il faut vivre avec son passé parce qu'il y a eu des moments sympas à vivre, sans situations grandiloquentes, juste dans le quotidien, même si ces moments-là sont rangés dans un coin de la tête parce qu'on n'a plus les mêmes envies et qu'on les regrette maintenant. Il est nécessaire de les garder rien que pour ne pas tomber dans les mêmes panneaux ou refaire les mêmes erreurs.
La BO se passe de commentaire, j'ai rarement entendu aussi poétique.
Et merci à Michel Gondry qui a appris à beaucoup que les effets spéciaux ne veulent pas forcément dire ordinateur ainsi que pour avoir casté un couple qui, s'il n'est pas lisse et parfait, n'en est que plus réaliste et touchant. Et merci pour la neige.