Une histoire de vengeance. Encore ? Eh oui, le réalisateur Mark Steven Johnson s'est mis en tête de nous livrer un genre vu et revu dans le monde cinématographique. Un type qui cherche à faire la peau à un autre, pour un motif strictement personnel. Sauf qu'ici, les deux loubards en question sont deux monstres du grand écran, maintenant assez âgés : John Travolta et Robert de Niro. Alors forcément, avec des figures emblématiques comme celles-ci, on est en droit d'en attendre un minimum de Face à Face (Killing Season en VO), pas vrai ?


L'intro du film nous place en pleine guerre de Bosnie, en 1991. On y voit des soldats américains aller libérer des otages musulmans retenus en otage par un groupe terroriste serbe, dont fait partie un certain Emil Kovac (incarné par Travolta). Ces derniers finissent par se rendre et libérer les otages, mais pour une obscure raison les soldats exécutent un à un les terroristes au lieu de les envoyer en taule. Le flashback prend fin alors que le Colonel Benjamin Ford (joué par de Niro) hésite à abattre Kovac, avant de faire à contre-cœur son devoir. Le scénario nous ramène ensuite à notre époque, où l'on revoit notre ami ex-terroriste bien vivant, ayant survécu d'on ne sait qu'elle manière après avoir été laissé pour mort. Celui-ci a décidé d'entamer une partie de chasse bien particulière puisque son gibier n'est autre que ce cher Colonel. On retrouve donc ce dernier, âgé, ayant décidé de vivre au calme dans les hauteurs boisées des Appalaches. Menant désormais une vie à la fois paisible et monotone, devenu ronchon au grand cœur, toujours assez sportif et ayant gardé ses reflexes de soldat, bien que le poids de l'âge se fasse tout de même sentir. La monotonie de sa petite vie de retraité va bien évidemment être chamboulée lorsque Emil Kovac va le retrouver, et qu'après quelques instants de calme entre les deux bonhommes, va venir la tempête... Notre serbe va-t-il réussir à assouvir sa soif de vengeance envers celui qui a voulu le tuer lui et ses camarades ? Et bien je ne vous en dis pas plus, sachez juste qu'il ne faut pas s'attendre à quelque chose de vraiment manichéen avec Face à Face...

En effet, même si à la base le méchant de l'histoire est censé être le personnage de Robert de Niro, on finit bien vite par se demander si ce n'est pas plutôt celui interprêté par Travolta, le vrai salaud ! En effet, l'ex-Colonel est devenu un papy assagit et hanté par les souvenirs de la guerre, n'ayant plus la foi en Dieu. De son côté, Kovac a bien pris soin de se renseigner à ce sujet et sait ce qu'est devenu le vétéran de la guerre de Bosnie, mais de son côté croit plus que fortement en Dieu et en la rédemption. Il choisit tout de même de traquer le vieil homme, tout en le forçant à se confesser de ses pêchés, puis en se confiant à lui à son tour. Ainsi, tout au long du film nous est dévoilé le pourquoi du comment du fameux flashback d'introduction, faisant passer à tour de rôle le Serbe et l'Américain pour de parfaits enfoirés, puis pour de pauvres hommes qui n'ont pas choisi ni accepté ce qu'ils ont fait. Et vice-versa. Au final, on se demande s'il y a vraiment un "méchant" dans l'histoire et c'est en ça que le film est intéressant. On cherche non seulement à voir si Benjamin Ford va survivre à la traque d'Emil Kovac, et l'on se questionne en plus sur les méfaits apportés par la guerre, à savoir qui est coupable dans l'histoire... Même si le scénario de base sent le réchauffé, on apprécie cette méthode employée par M.S. Johnson pour nous tenir en haleine tout du long. De Niro est égal à lui-même et on aura rien à redire, tandis que John Travolta s'illustre encore parfaitement dans le rôle d'un type déterminé à tuer tout en étant bon chrétien, un rôle qui rappelle celui qu'il tenait déjà dans L'Attaque du Métro 123 aux côtés de Denzel Washington.


Face à Face s'illustre donc dans le domaine des films de traque, de vengeance personnelle, en mettant en scène deux géants du cinéma américain rodés aux films d'action. De par son non-manichéisme assez propre au genre habituellement, et à la leçon de morale qu'il nous livre au sujet des méfaits de la guerre, il arrive à nous tenir en haleine du début à la fin. Il reste cependant assez cliché sur pas mal de points, et on peut dire que le doublage français de l'ami Travolta n'est pas toujours très égal selon les circonstances (notamment lorsque celui-ci s'exprime sur un ton énervé, agacé). Un bon petit film si vous êtes fan du genre, pas exceptionnel en soi, mais qui a au moins l'avantage de sortir du lot !
Iblis
5
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le 6 mars 2014

Critique lue 390 fois

Iblis

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