(pourquoi ai-je regardé ce film en français ?)
Robert De Niro est très actif en cette année 2013, sa célèbre grimace s'affiche sur pas moins de six films : des bons ("American Hustle", et encore, son rôle est bref) et des mauvais ("Last Vegas", une sacrée merde). Si je proclame haut et fort que Robert est un excellent acteur mais que ses choix cinématographiques deviennent franchement douteux depuis quelques temps, ce qui sème le doute chez le spectateur, ici, pour "Killing Season", j'ai un peu de mal à sauver le jeune septuagénaire.
- Que c'est beau l'automne -
Pour "Killing Season", le bonhomme se la joue vieux papy solitaire misanthrope vivant à la lisière de jolis bois. Comme de par hasard, il se trouve que c'est un ancien de la guerre de Bosnie (à défaut de trouver un autre conflit, histoire de faire original jusqu'au bout). Pour parfaire le tout, il garde son fusil en souvenir et une gueule pas joyeuse pour un sou.
La vie est belle dans la cabane : le Robert sort, le Robert se promène, le Robert prépare des petits repas, le Robert lit des bouquins, le Robert fait du feu... Bref, le Robert s'emmerde comme si il était en cours d'allemand. Mais voilà que débarque un étranger, un étranger à la gueule pas facile. Et... SURPRISE ! C'est John Travolta.
Mince alors.
- A serbian film -
Après un quart d'heure de divagations parsemés de vodka, l'action débute enfin. C'est un "rape & revenge" sans la revenge. Mais aussi un téléfilm. Effectivement, "Killing Season" donne la désagréable impression d'être un téléfilm formaté pour passer sur TF1 les samedis après-midis. Il n'y a donc aucun suspens : les pièges sont à pleurer... de rire, le rythme se veut rapide et énervé mais finit par être lent ET énervant, le côté pseudo-psychologique avancé par le passé est d'une bassesse extrême et le duo Travolta/De Niro... et bien, il est très amusant.
C'est ce qui sauve "Killing Season". Le côté nanar de la chose, sans être jamais assumé. Mis à part le doublage français de Travolta qui est désastreux, c'est un petit délire de voir les deux bonhommes gambadés comme deux tantouzes avides de décharger ses balles dans l'orifice le premier. Il y en a des scènes qui laissent parfaitement entendre cette proportion : De Niro tête à l'envers par exemple, à la merci d'un John-John très mais trèèèès énervé.
Je passe le reste du film, d'une banalité commune.
"Killing Season" doit donc être pris comme un nanar, un délire entre deux acteurs qui peinent à faire vibrer. La moyenne, parce que j'ai passé un bon moment, tout de même (et Robert, hein).
Je préfère sortir dehors pour regarder les petits oiseaux, moi.