Ghost à la française

Dernier scénario écrit par Francis Veber pour un film qu’il n’a pas lui-même réalisé, Fantôme avec chauffeur marque également son unique collaboration avec Gérard Oury, devenu lui aussi légèrement has-been depuis les années 80. Pour son avant-dernier film, le réalisateur français continue d’exploiter la bassesse humaine à travers une histoire fantastique où un requin de la finance et son chauffeur sont assassinés et doivent trouver un moyen de prouver aux vivants qui les a assassinés...

Le fantastique étant plutôt rare dans le cinéma français, Fantôme avec chauffeur fait quelque peu sourire et reste en soi un produit bienvenu, surtout à sa sortie en 1996. Hélas, autant le scénario de Veber (dont on reconnait la patte à des kilomètres) que les effets spéciaux de Pitof atteignent rapidement leur limite au bout d’une vingtaine de minutes : les deux personnages principaux vont passer leur temps à se disputer et être témoins des agissements des vivants jusqu’à un stratagème poussif sorti de nulle part qui va enfin leur permettre de communiquer avec ces derniers tandis que les seuls effets visuels resteront des incrustations réussies et des distorsions répétitives (comprendre que les gens passeront constamment à travers nos deux gus).

Très proche du Ghost de Jerry Zucker (de la mort des protagonistes jusqu’à la présence d’un fantôme bienveillant), le long-métrage ne casse pas trois pattes à un canard et joue la carte de la simplicité avec une histoire de MacGuffin et de méchant, le tout saupoudré d’une mini sous-intrigue concernant un ticket de loto vite évincée. Malheureusement, l’interprétation n’est jamais au beau fixe (même Philippe Noiret et Gérard Jugnot peinent à entretenir une bonne relation de buddy movie), notamment avec l’arrivée d’un jeune acteur débutant, les dialogues et situations sont peu inspirés et le scénario ne surprendra personne. Pas le meilleur film de Oury, de Veber ou de ses interprètes, pas non plus la fierté française en matière de SFX mais une comédie fantastique pépère, classique, franchouillarde quoi.