Fight Games
5.9
Fight Games

Film de Michael Dowse (2012)

Sous ses faux airs de comédie potache, Goon cache en réalité une petite tranche de vie douce amère teintée d’une success-story qui provoque le sourire. Le rire gras n’est pas forcément de circonstance, mais les impeccables performances de tous les acteurs présents impriment sur les visages une franche banane qui ne perd jamais sa courbe du début à la fin des hostilités.

Seann William Scott continue de prouver que le légendaire Stifler n’était que l’une des cartes qu’il a dans son épais jeu de rôles. Il sort ici un nouvel atout gagnant et oublie pour l’occasion cabotinage excessif. C’est avec subtilité et douceur qu’il anime les traits d’un homme simple doté des poings du diable. Un peu perdu dans une vie qui n’a pas pensé à lui faire une place bien définie, il trouve une utilité à sa puissance physique dans le Hockey sur glace. Drivé par un Richard Clarkin truculent, il remet sur les rails de la victoire une équipe qui prend l’eau. Contexte idéal pour Michael Dowse qui apporte l’élément comique via les autres joueurs de l’équipe. Entre obsédés bas du front, époux fraîchement divorcé en dépression et starlette en perte de confiance, il y a matière à faire sourire.

Sans être la petite pépite inattendue, Goon surprend par la relative timidité de son propos. On pourra reprocher à Michael Dowse de se soumettre un peu trop aux multiples checkpoint de ce genre d’exercice comico-dramatique (success-story dans la comédie, rival ténébreux (impérial Liev Schreiber), sidekick vicelard…), mais il emballe dans le même temps le tout en 90 minutes, ce qui est un plus appréciable, et parvient surtout à ne pas laisser son film sombrer dans la mièvrerie de la dernière demie heure souvent nuisible à ce genre de bobine.

Dans Goon, point de retrouvaille sur l’oreiller après un malentendu avec l’être convoité. Dans Goon, tout se règle à coups de latte dans la mâchoire, à coups de coude dans les pommettes. C’est avec cette violence acharnée et sa passion évidente pour le Hockey sur glace — les matchs sont joliment mis en scène, à l’image des envolées du prodige français, assez remarquables— que Michael Dowse insuffle à Goon une dynamique si amusante qu’elle en fait un feel good movie en puissance.
oso
7
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le 31 août 2014

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