La petite Abigail, elle me plaît énormément. Pourtant, quand je l'ai vue dans "Little miss sunshine", je n'espérais pas qu'elle devienne l'objet de mes fantasmes, et ce malgré que j'ai toujours aimé jouer au jeu du "va-t-elle me plaire quand elle sera majeure?". Et c'est donc la présence d'Abigail qui m'a en premier donné envie de voir ce film. Ensuite, la bande annonce que j'ai trouvée très mauvaise à cause d'une lumière plate, d'une mise en scène cheap ; il faut bien le dire la bande annonce ne rend pas service au film.


Parce que le film, lui, est vraiment bien. Le scénario est minimaliste comme je les aime. Ainsi, les auteurs peuvent construire des scènes avec de longs dialogues, laisser ainsi les personnages échanger, partager. Et les personnage,s je les trouvent vraiment bien. Dommage que les 3 loustics accompagnant le héros ne soient pas un peu plus approfondis, mais au moins ils ne laissent pas le temps de décevoir. J'ai apprécié le fait que l'on ne s'attarde pas sur le background avec pathos. Les auteurs s'en tiennent aux faits, sans tirer sur la corde sensible. Les situations sont assez chouettes et bien exploitées. En fait tout va très vite, on ne s'éternise pas. Il y a juste ce qu'il faut.


De plus, c'est typiquement le genre de film qui aurait dû finir sur un twist. Et les films à twists, j'aime pas. Parce que en général, dans ce genre de film, le retournement de situation arrive un peu d enulle part, et même si c'est vrai que ça peut surprendre agréablement parce qu'il s'agit parfois d'une bonne idée, il y a de quoi pleurer de déception, parce que le twist, par définition, ne permet aucun approfondissement, et c'est donc dommage d'amener une bonne idée pour ne rien en faire (à part revoir le film en scrutant les détails, mais en fait, il n'y en a jamais tant que ça...). Je suis quand même déçu pour le flashback facile concernant la fiole d'alcool. Et tant qu'on y est il y a une petite incohérence puisque notre héroïne en prend une petite lampée, il aurait été intéressant, donc, de la voir un peu dans les vapes.


La mise en scène est très impressionnante. Imaginez-vous que je m'attendais à un visuel horrible, amateur. Il n'en est rien. Les cadres sont magnifiques. Les décors bien mis en valeur, bien composés. Le jeu de lumière est également très impressionnant. À noter que le style est très surréaliste. Les spots de lumière, l'auteur n'essaie pas trop de les cacher. On sent bien qu'une nuit ne peut pas être éclairée comme ça naturellement. Ni même une table à manger. Ainsi, le travail de mise en scène est extrêmement mis en avant ; et cette mise en avant, ça m'a rappelé bon nombre de photographe de mode qui mette en scène de manière surréaliste, rappelant par là que tout est faux. En fait, c'est vraiment le film d'un photographe. Un photographe qui travaille avec un bon styliste et un bon décorateur. Styliste parce que tout est parfait chez les acteurs : coupe de cheveux laqués, smoking taillé sur mesure, robe contrastant avec le décors, visage maquillé à outrance. C'est comme feuilleter un magasine de mode animé.


Et puis les acteurs sont tous très bons. LOrsque j'ai compris que Abigail devrait se battre, je me suis dit que ça aller poser problème. Et c'est vrai que son entraînement qui a lieu quelques jours seulement avant la chasse ne paraît pas très crédible. Et puis finalement, quand on la voit combattre, c'est plausible et quand on ne la voit pas (pour la séquence en hallu), c'est encore plus plausible. Ainsi, le réalisateur montre qu'il n'a pas pris la première jeune star qui lui a été tendue, mais qu'il a bien réfléchi à son utilisation. De plus, Abigail n'est pas le genre de nana bimbo classique toute maigrichonne que l'on voit habituellement dans ce genre de film. Non, c'est une nana qui aime les milk shakes et les frites. Une nana potelée. Et moi j'aime ça.


J'oublie de préciser que les combats sont assez bien filmés. Evidemment, c'est découpé de telle manière à ce qu'on ne remarque pas que Abigail ne sait pas se battre. Mais ça se suffit. Ce n'est pas un film d'arts martiaux, donc je n'attendais pas des plans séquences de fou comme Jackie en faisant du temps de sa glorieuse époque. Les effets spéciaux sont bien faits, numériques ou pas (j'aime beaucoup les déformations, simples et efficaces). Je reproche tout de même quelques petits artifices de montage (un ralenti assez bof, un accéléré pour faire croire que Abigail sait monter son flingue rapidement - plan inutile en plus - et quelques flash lors de quelques hallucinations).


"Final Girl" m'a donc séduit pour sa narration épurée et sa mise en scène hyper soignée. Mais c'est aussi un film dont j'ai apprécié les thèmes ou les axes narratifs. Quand on touche au monde intérieur d'un personnage qui fait surface sous forme d'hallucination, ça me botte. La manière dont les personnages conversent, ça m'a plu aussi. Bref, il s'agit là d'un très bon divertissement, un film simple, mais vraiment efficace.

Fatpooper
9
Écrit par

Créée

le 26 juil. 2015

Critique lue 593 fois

3 j'aime

5 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 593 fois

3
5

D'autres avis sur Final Girl : La Dernière proie

Final Girl : La Dernière proie
GallyVegas
10

La Vengeance dans l'Appeau

Netflix, c'est comme une boîte de chocolat ! On ne sait ja... non, attendez, cette réplique est déjà prise, je recommence... Aller sur Netflix, c'est comme aller au casino ! Tu fais défiler le...

le 28 janv. 2020

7 j'aime

5

Final Girl : La Dernière proie
Rilloux
5

Et... c'est tout ?

Film probablement trop propre sur lui pour servir son sujet, Final Girl est un genre de mashup de références plus ou moins entendues qui peinent à déterminer un genre. (disons qu'on est dans un genre...

le 8 juil. 2015

7 j'aime

Final Girl : La Dernière proie
Maybe-Life
6

Hit Girl meet the droogs

Curieux montage pour ce Final Girl grillant d'entrée de jeu ce qui aurait pu être son twist* en nous plongeant au cœur de la formation à la dure de l’héroïne, entrainée au combat (en particulier au...

le 8 juil. 2015

7 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55