Retour mi-figue mi-raisin de Damien Chazelle après un Whiplash très prometteur suivi d'un La La Land un brin calibré mais digne d'un panache incontestable et incontesté. Une chose est d'emblée confirmée à la découverte de ce First Man : Chazelle aime et sait résolument mettre en scène les sujets qu'il aborde, doué d'un talent technique mêlé d'un regard d'artiste certain...
Hélas si la forme est encore une fois quasiment irréprochable ( forme lorgnant au passage sur la texture granuleuse et saisissante des images du prodigieux mais inégal Interstellar de Christopher Nolan ) on regrette le caractère illustratif et pas mal vain de ce biopic immersif mais totalement convenu. Se cantonnant énormément à la portée historique de son propos le scénario ne dépasse définitivement jamais son sujet initial, excepté dans ses moments de pure charge anxiogène ; en ce sens la reconstitution de l'apanage technologique de l'époque est un joli tour de force, nous permettant de revivre - par procuration certes - l'évènement de l'intitulé.
On se demande tout de même l'intérêt majeur de ce drame informatif somme toute très bien construit mais sans véritable surprise ; la prestation de Ryan Gosling demeure en outre fidèle à l'atonalité émotionnelle du comédien, sans transcendance aucune ni réelle aspérité. First Man s'avère malgré tout suffisamment virtuose dans sa réalisation pour en imposer la vision, mais trouve un écueil notoire dans l'inconséquence de ce qu'il cherche à dire et/ou raconter. Dommage...