Frankenweenie par Hawoly Ba
Si Tim Burton ne faisait pas du Tim Burton, alors Tim Burton ne serait plus Tim Burton mais juste…un réalisateur lambda. Heureusement donc que Burton reste fidèle à lui-même au fil de ses longs-métrages toujours aussi plaisants à regarder. Bien sûr, on conserve toujours un goût cendré après l’effroyable Alice aux Pays des Merveilles (qui reste un chef d’oeuvre visuel) mais Frankenweenie nous emmène sur un tout autre terrain.
Tim Burton revient à ses premières amours avec le noir et blanc qu’il avait brillamment utilisé pour Ed Wood pour en faire un Disney unique. Non seulement le scénario de Frankenweenie sied parfaitement au public de Mickey mais réussit, à coup sûr, à ravir une audience bien plus large. On émet quand même une réserve sur la morale de fin qui, selon moi, n’est pas la plus intelligente que Disney nous ait fait subir. C’est beau, c’est mignon mais c’est surtout mal, non? Pas sûr que tous les parents seraient prêts à laisser leurs enfants entrer sur le terrain miné que représente la mort sans rechigner.
Pour ce qui est du reste, l’animation en stop-motion qui avait déjà fait des miracles avec Les Noces Funèbres, finit de donner la dimension burtonienne comme on l’aime à l’ensemble de l’oeuvre. De là, des personnages plus ou moins attachants, plus ou moins utiles et plus ou moins bien ficelés se dégagent. Les références se mêlent, les hommages s’entrecoupent et un filament de nostalgie transpire du spectateur qui est pris dans un tourbillon d’émotions allant de l’amusement à la tristesse. Surement un effet de ces gros yeux larmoyants qui ne manqueront pas de faire leur effet.
Frankenweenie est donc un très bon Burton devant lequel chacun trouvera son compte. Pas forcément un chef d’oeuvre car c’est du déjà vu mais surement à classer dans les bons crus de Tim Burton.