Un entrepôt, des gangsters bien castés, un réal sérieux, ce bon vieux Marty en producteur exécutif, un badge à choisir sur SensCritique, c'est la recette du mojo pour un film normalement non?
Forcément, à l'arrivée dans la salle j'y pensais. Je m'y revoyais même dans ce gourbi de L.A en compagnie de la fine équipe : Mr Pink, Mr White, Mr Brown et leurs défunts comparses.
Sauf que cette fois ci, ces gangsters là n'avaient pas grand chose à raconter et ont laissé les guns parler à leur place.
Parce que oui, sur l'heure et demie du film, des coups de feu, et c'est annoncé dans le titre, il y en a un sacré paquet. Situation initiale : 5 minutes, élément déclencheur : 10 minutes. Le reste appartient à la baston et l'on assiste à un ballet de balles puis d'estropiés, de râles, de "SHIT SHIT SHIIIIIT", de what de fuck parfois, d'humour plus rarement.
Alors certes, c'est divertissant. Le mixage sonore est sur ce point exceptionnel d'immersion et c'est au final jouissif de voir ces malfrats s’entre-tuer sur un sacré concours de circonstances puis continuer à se fusiller bien après que la querelle de base ne fût oubliée.
Cependant, il est impossible de s'attacher à nos zéros pour la simple et bonne raison que leur écriture se résume à des bribes de leur passé, d'informations sur leur rôle dans la transaction qui se joue ou à leur objectif dans ce deal.
En dehors de ce reliquat de background digne d'un court-métrage d'action de 5 minutes, rien pour s'attacher à la quête de chacun. On entre dans cet entrepôt comme on en ressort, en parfait étranger de la transaction partie en vrille, là où le maître Tarantino nous captivait par ses dialogues et le charisme de son crew. Sa fin en pussy power est totalement anecdotique tant le spectateur se contrefoutra de qui est encore debout au dernier coup tiré.
Après un High Rise très confus et franchement longuet, Ben Wheatley revient à un projet plus brut, plus simpliste mais pas franchement plus passionnant.