L'égalité, ce concept qu'on ne peut qu'effleurer du bout des doigts

C’est l’histoire de deux femmes que tout oppose mais qui malgré tout finissent par s’éprendre l’une de l’autre. L’une a une carrière dans un milieu d’homme (oui, ne mâchons pas nos mots car c’est toujours le cas), l’autre est considérablement plus jeune, mais elle, elle peut vivre son homosexualité ouvertement. Alors il faut un temps d’adaptation pour que ça fonctionne entre les deux, mais finalement, elles y arrivent.


Alors oui, l'execution et la mise en scène ne sont peut-être pas des meilleures, mais les acteurs, et surtout le sujet abordé, arrivent à faire en sorte que ce soit crédible et qu'on se sente concernés. Julianne Moore et Ellen Page sont convaincantes dans leur rôle respectif, au début c’est un peu difficile à se mettre en route et on a un peu de mal à y croire, à ces deux femmes ensembles. Mais au final, elles arrivent à faire en sorte que ça fonctionne et qu’on accroche.


Quand on croit que tout va bien, un des pires ennemis de notre ère pointe son nez. Non, je ne parle pas de l’Homme mais bien du cancer. The Big C. Pour être certaine que Stacie (Page) puisse garder la maison qu’elles ont achetée ensemble et toucher sa pension, Laurel (Moore) essaie de faire appliquer la loi. Malheureusement, sa position en temps que policière ne lui ait d’aucune aide pour ce cas ci.


Cela peut paraître un sujet révolu, le mariage pour tous. Mais comme Laurel le dit si bien, elle veut se battre pour l’égalité, et non le mariage. Et c’est bien cela le plus triste.


Même si au final elles obtiennent gain de cause pour la pension,


il y aura toujours des gens qui penseront que leur union n’est pas valide, que leur amour n’était pas valable.


C’est une histoire touchante, d’autant plus lorsque l’on sait que tout est tiré de faits réels. Une histoire portée par deux actrices qui arrivent à transmettre une passion et un amour qui ne devrait pas connaître de barrières. Mais le film est surtout porté par un ensemble de personnages qui font avancer l’intrigue. Un message est transmis : ce n’est pas parce qu’on n’est pas directement concerné, qu’on ne devrait pas essayer d’aider. La parole de gens extérieurs à la situation est ce qui a fait basculé le verdict. Il est important de se lever et prendre la parole pour défendre les droits d’autrui.


Le rôle qui, au début, ne m’avait pas convaincue était celui de Steve Carell. Je me demandais si son rôle dans The Office n’allait pas toujours teinter ses autres prestations, j’avais donc du mal à le prendre au sérieux au début. Puis la remarque de Dane (Michael Shannon) quand il s’adresse à Steven (Carell) pour lui dire qu’on va le prendre pour un clown, et la réaction de ce dernier m’ont fait comprendre que finalement, il jouait parfaitement son rôle. C’est un homme excentrique qui, dans sa vie, ne sera malheureusement pas bien souvent pris au sérieux à cause justement de cet excentricité qui déroute, alors qu’il porte certainement bien plus d’honnêteté et de sentiments à vif que beaucoup d’entre nous.


Enfin, cela fait chaud au coeur de voir Page dans un tel rôle. C’est plus personnel et on le ressent dans son jeu. Son personnage est plus discret, reste dans l’ombre, mais apporte énormément de subtilité, de douceur, de sentiments purs et honnêtes. Elle et Moore partagent un lien fort bien visible à l'écran.


Petit bémol pour la perruque de Moore. Ils auraient pu faire un effort quand même… Mais on en fait abstraction.


J’hésite entre 7 et 8, en sortant du cinéma j’aurais probablement mis 8 mais avec un peu de recul je pencherais pour un 7.

GoLightly
7
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le 10 févr. 2016

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