J'aime bien le cinéma d'Ayer, subversif, violent, sale tout en cassant l'image de certains standard du cinéma de Bad times à End of watch, avec tout de même une déception, Sabotage beaucoup trop lourd et qui fait prendre du recule sur une filmographie qui contient au moins les mots "flic" et "corrompu".
Du coup voici là une excellente surprise que de voir l'abandon du format docu-fiction et de la police de Los Angeles pour débarquer dans les derniers jours du régime nazi! Ach ça va saigner nous annonce une bande annonce explosive montrant une photographie efficace et en pellicule, l'utilisation de vrais chars d'assaut dont un véritable Tiger I et de batailles jamais vue auparavant contenant des tanks! À part les films Russes, le tank n'a jamais été à l'honneur dans le cinéma, du moins pour en faire le sujet principal.
Et surtout David Ayer au scénario, promettant une histoire sombre sur des américains fatigués de la guerre qui ne demandent qu'à en voir la fin!
"Bah alors mec? pourquoi 6?"
Tout simplement parce que le scénario ne vole pas haut, c'est loin d'être mauvais mais le film a son lot de clichés, comme les personnages : le sergent chef badass un peu mystérieux et toujours bien coiffé, le religieux, le tocard bouseux, l'étranger sidekick rigolo et le petit nouveau sur lequel généralement on s'identifie.
Je parle bien sûr du Capitaine Miller, du sniper Daniel Jackson, de Caparzo, du soldat Stanley Mellish et pour finir Upham!
Évidemment le film ne se veut pas aussi glorieux que "Il faut sauver le soldat Ryan" et son côté anti-héros méchant et rempli de haine casse bien sûr le lien avec ce dernier.
Mais le tout parait malheureusement bien fade et bien trop premier degrés. Le premier degrés c'est bien, mais avec des personnages déjà vu et revu, des situations classique à ce genre de film, ça ne marche pas, du moins pour ma part.
Dur d'apprécier le côté subversif du film quand on a vu des films comme "Requiem pour un massacre".
Ces séquences parfois beaucoup trop longues (80% du film) sont entrecoupées de batailles qui sont, quant à elles, superbement réalisées nous faisant sursauter au bruit d'un obus rebondissant sur le blindage du tank, utilisant pour le reste des effets pratiques, appréciables dans un cinéma aujourd'hui "tout numérique" aidé par un sound design enfonçant le reste de notre esprit tétanisé par la violence du combat au fond de notre siège. Bien dommage qu'ils y en aient eu si peu, avec un final en manque de crédibilité total. Malgré, le marketing déclarant s'être inspiré de faits réels aidées par le témoignage de vétérans tankistes de la seconde guerre mondiale.
Bref, une déception pour ma part, pas un mauvais film pour autant, mais loin d'être un chef d’œuvre.
Le film méritait d'être au moins coupé d'une heure (et pourtant je suis le premier à crier haut et fort "MAIS LAISSEZ DONC CE FILM RESPIRER!"