"1 flim enguajé et nésséssair"

Ok, c'est assez moyen, parfois divertissant, pas désagréable. Mais c'est avant tout désolant de s'être fait autant enfumer par toute cette presse dythyrambique qui annonçait ce film comme un renouveau du genre voire comme le premier grand film de l'ère Trump.

Au final ce film est juste une production Blumhouse de plus, très calibrée, recyclant tous les clichés des petits films d'horreurs récents qui engrangent des succès monstres tout en ayant un budget ridicule et une qualité qui l'est tout autant.

On nous fait subir à l'envi les mêmes sonorités et jumpscares éculés typiques du cinéma d'horreur des années 2010, celui qui se veut indépendant et intelligent mais qui fait juste chier. Toujours ces mêmes violons de merde qui viennent te gâcher une ambiance et t'annoncent les 10 prochaines minutes, et je dirais même que la musique est carrément le plus gros point faible du film. J'ai pas compté le nombre de scènes que ces violons ont massacré alors qu'ils auraient juste du s'effacer pour laisser place à l'angoisse et le malaise du silence, des regards étranges des invités... Quelques moments semblent fonctionner, enfin c'est plus du "jouissif" que de la peur véritable.

Mais merde quoi, j'ai quand même grillé le twist final au bout de 20 minutes de film... Je dois avouer cependant que la façon dont il est mis en scène est plutôt pas mal et assez surprenante.

Malgré tout, Get Out s'en sort un peu mieux que Conjuring, Annabelle, American Purge et compagnie. Parce qu'en dépit du fait que ça soit cliché et convenu à tous les niveaux, la deuxième partie devient relativement jouissive et assez divertissante pour peu que l'on accepte le côté nanar et film d'horreur commercial du truc. On a un bon climat de paranoïa qui enveloppe le film, et les scènes où Chris se rend compte progressivement de la merde dans laquelle il se trouve sont assez efficaces, mention spéciale aux deux majordomes qui sont les deux seuls trucs de ce film qui parviennent à être flippants. On a même le droit a un peu de gore à la fin. Et puis dans l'ensemble je dois avouer que c'est assez drôle et Allison Williams a un physique plus qu'attrayant.

Pour ce qui est du message pseudo-politico-nécessaire sur lequel l'Amérique entière s'est paluchée, je n'aii pas grand chose à dire à part que c'est n'importe quoi et que ce n'est en aucun cas un signe de grandeur, de renouveau ou de je ne sais quoi de ce film. Ça ne dit absolument rien de neuf sur le racisme, ou peut être y'a t il un sous texte politique caché quelque part dans les méandres de cette œuvre très intelligente et que je n'ai pu déceler... je sais pas. Mais honnêtement ne vous attendez à rien de ce côté la.

Bref on peut pas dire que j'ai détesté, si je me détache de toute la hype qu'il y'a a eu autour de ce film je peux même affirmer que j'ai parfois passé de bons petits moments devant ce film assez rigolo (qui fait moins peur que rire). Les scènes où Chris devient paranoïaques sont plutôt bien foutues et, sans relever du génie total, nous font nous mêmes devenir un peu parano. Mais l'ensemble patauge dans les clichés pseudo-horrifiques et les scènes censées faire le plus peur fonctionnent très rarement, ou au mieux nous arrachent un petit sursaut. Il y avait pourtant de quoi faire avec cette situation complètement flippante dans laquelle se retrouve le héros, mais tout est gâché par le manque d'imagination d'un réalisateur qui semble absent du film (tout comme son directeur de la photo et à peu près tout le reste du crew, coucou le film de studio tré indepandan).

Bref allez le voir entre potes avec quelques bières et en évacuant toutes vos attentes faramineuses et ça devrait passer.