(...) Triplement récompensé au Festival Gerardmer 2018 (Grand Prix, Prix du public et Prix du Jury Syfy), la facture est alléchante et tient largement ses promesses. J’ai beaucoup aimé l’univers du film qui, en plus d’évoluer dans une atmosphère à la fois sombre, surannée et pesante, s’étoffe avec des décors et des poupées inquiétants. En folie et perversion, Ghostland parvient à équilibrer une narration qui se dédouble, tandis que les rares moments de répit ne font que renforcer l’horreur de l’intrigue. Visuellement, le film se nourrir des univers froids et néo-gothiques, cherchant parfois la beauté dans le monstrueux et vice-versa, à la manière (moindre) d’un Guillermo Del Toro. Néanmoins, Pascal Laugier cède toujours à ses penchants qui affaiblissent de temps à autres ses intentions. Encore une fois, la question du « pourquoi » se pose : pourquoi s’attarder autant sur de la violence gratuite où des femmes servent de punching-ball à un mastodonte (à travers des scènes qui ne font pas avancer l’histoire) ? À l’image de la seconde moitié de Martyrs, Ghostland s’ampoule d’images dérangeantes sans véritable but hormis celui de choquer le spectateur, laissant filtrer des interrogations sur la volonté cachée du réalisateur (voyeurisme hyper malsain, sadisme ou absence pure et simple de limite ?). Si on peut comprendre l’envie de proposer une approche psychotique pour attacher le public au terrible sort réservé aux personnages, le résultat reste désagréable à suivre… même si Ghostland est nettement plus soft que Martyrs. (...)
Si l’ensemble reste globalement vain, Ghostland tient en haleine grâce à son intrigue fascinante et une ambiance délicieusement glauque et maîtrisée.
Avis complet : https://dunnozmovie.com/2018/07/26/critique-ghostland-de-pascal-laugier-sortie-blu-ray-dvd-et-vod/