L'héros est une drogue comic

J'aurais pu commencer ce papier par d'innombrables jeux de mots à base de "Glass", mais bon prince, je vais passer cette étape, n'y voyez pas une perte de dérision de ma part, n'y voyez pas un rabaissement de ceux qui le font, n'y voyez rien de suspect, c'est juste qu'en fait, bah j'en ai aucun en stock... Cette situation dont je n'ai pas le contrôle me glass le sang...


- Ah bah bravo PUTAIN ! Tu fais un pitch de phoque à en chialer comme quoi t'aurais perdu ta verve folle et là tu chie sur le cahier ! Non j'accepte pas ! Tu me déçois MC !
- Mais je suis toi !
- Qui ?
- Quoi qui ?
- Moi !
- Je ne comprends rien !
- Alors que moi si, c'est étrange pour une même personne...
- Tu veux dire qu'on serait deux dans le même corps ?
- Bah je crois bien... et peut-être plus ! Peut-être 24 !


Moi cinéphile... oulà, ça commence trop sérieusement, on croirait voir certains prétentieux du site, j'aime pas. J'aime la familiarité, on est une famille nan ? SC merde ! Entre deux bugs on partage un like quand même, des fois... un peu... Si !


- TAIS-TOI !


J'ai toujours été un fervent défenseur du cinéma de M. Night Shyamalan, un cinéaste original, hors du système Hollywoodien grossier.
- *Ouais oh euh Le Dernier Maître de l'air et After Earth on en parle ?!
- Non je n'en parlerais pas, viens pas fout' le pied dans l’échiquier !*
Hors ces deux films parfaitement oubliables, Shyamalan a toujours su me cueillir, sa patte étant reconnaissable depuis le fabuleux Sixième Sens.
Le cinéaste a toujours questionné le surnaturel et le religieux, de manière purement cinématographique, n'étant lui-même pas religieux pour un sous.


Dans les années 2000, c'est surtout le thème du super héros qu'il veut creuser, avec Incassable, creuser comme rarement, un certains Nolan fera de même avec sa trilogie Batman des années plus tard. Il est question ici d'ancrer le super héros, l'idée du super héros dans la vraie vie. D'une manière subtile et sombre, bien plus que dans les grosses productions qui fleuriront ensuite, sous DC et MARVEL entres autres. Le plus beau, c'est que Shyamalan ne renie pas ces œuvres, ni ne crache dessus, à tel point que dans Glass les deux noms sont visibles, comme des caméos, le réalisateur se prête au jeu également, comme dans tous ses films.


Cinéaste enterré trop tôt qui avec un The Visit en 2015 ravive quelque peu les esprits et retrouve sa flamme, mais c'est bien en 2017 qu'il en claquera plus d'un avec la suite mystérieuse du célèbre Incassable, Split.
Un beau succès, au point qu'il pourra ensuite s'atteler au dernier volet de sa trilogie "super héros" qu'il avait démarré 17 ans auparavant, 19 maintenant.


Glass réunit les trois personnages que sont Le Superviseur, Kevin Crumb et Mister Glass, un trio qui sur le papier promet et qui à l'écran convainc franchement. Ce qui marque, comme sur l'affiche, c'est que chacun a droit à sa couleur. C'est fait subtilement car la photo du film est superbe, vert, jaune et violet dans l'ordre des personnages cités au-dessus.
Un film de super héros en quasi huis clos, rien que ça je dis : "Woaw !"
- Bah moi je dis qu'Aquaman c'est mieux !
- Miles ?! Toi aussi t'es dans ma tête ?
- Toutafait ! Je suis là pour te faire sombrer dans le vrai cinéma !
- Ah ne recommence pas hein !

Au-delà du huis clos qui flirt avec le psychologique, ce qui m'a bluffé, c'est que Shyamalan opte le plus souvent pour une réalisation posée, énormément de cadres fixes, tout passe par la musique, l'ambiance, les acteurs, et bordel que c'est fort, ces jeux de perceptives, c'est mille fois plus fort qu'un film bourrin où la caméra part dans tous les sens.
La mise en scène de Night s'avère une fois encore dingue, maîtrisée à souhait et inventive. La BO aide vachement parce qu'elle prend aux tripes, un gros kiff !


Ce dernier chapitre clos une trilogie follement originale, un pur hommage aux comics de supers héros et à cet univers comptant une masse dingue de fans. Tout cela de manière ingénieuse et prenante. La fin est un beau message d'espoirs après le combat final aussi réaliste qu'étonnant, je ne m'attendais clairement pas à cet ending.
Shyamalan convoque pour se faire, l'équipe évidente des deux premiers films, James McAvoy, Bruce Willis et Samuel L. Jackson, plaisir de revoir les deux derniers une fois de plus réunis sur un écran. Anya Taylor-Joy et Spencer Treat Clark sont également de la partie, tout comme la petite nouvelle et pas des moindres au vu de l'importance de son rôle, Sarah Paulson.


En bref...
- Oh eh tu dis toujours ça puis derrière tu repars pour un pavé de chantier...
- Nan mais tu vas te fermer le gueulard un jour ?! J'ai la lumière là bordel !
- Meuh que j'm'en tape de ta loupiote, je cause quand que j'veux causer, on est en démocratie !
- On a voté ! Je suis le principal. C'est moi qui dois avoir la lumière !
- Oui bah aujourd'hui j'ai envie de parler...
- Et faut que tu m'emmerdes pendant que je fais ma critique ?
- TA critique, tout de suite, quelle prétention !
- Bah quoi, c'est toi qui écrit là peut être ?!
- Qui sait ?

-MC

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