Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
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Fable humaniste ?
https://www.youtube.com/watch?v=PwhV9CJpOiM
Quiconque ayant un minimum le sens des dominations en cours rirait grassement en lisant cette appréciation grossière et niaise. Ce film - disons-le - c'est comme parler à une chaise vide.
http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2012/08/31/article-2196341-14C3517B000005DC-806_634x424.jpg
On ne peut pas penser un seul instant que cet ouvrier de Ford à la retraite, polonais naturalisé américain, vétéran de la guerre de Corée puisse être aussi raciste. Une usine automobile, ce sont des dizaines et des dizaines de nationalités qui sont concentrées. C'est l'un des meilleurs endroits sur terre pour justement penser que tous les travailleurs, toutes nations confondues, ont les mêmes intérêts. C'est la meilleure école pour apprendre à passer outre. A moins que le souvenir d'une guerre impérialiste et absurde n'encourage à effacer cet élémentaire apprentissage...
Ce personnage est incohérent, grossier et révoltant. Mais pourquoi pas après tout. Passons outre.
Non, c'est la politique du film qui est vraiment dans la confusion la plus totale. Humanisme ?
C'est aussi humaniste qu'un clip promotionnel de la NRA : armes, guerres et défense de la propriété privée. Un bon vieux clip raciste : Oui, le vieux Clint a un ami asiatique donc il n'est pas raciste #nadinemorano
Mais sachez, chers défenseurs des pains au chocolat, que le racisme, c'est un peu plus profond que le rapport spontané et socioculturel entre individus.
Rappelons que le racisme est une domination. C'est la domination blanche qui fait foi et qui fait loi, même lorsqu'elle est ultra minoritaire. Ce film en est la démonstration pure.
Dans ce film, le choix des dominations passe à la trappe : rien sur la désindustrialisation, les bandes de loubards sortent du néant, c'est ça ? Fuck off ! Un clip ps-ump-lepéniste n'aurait pas fait mieux pour causer de l'insécurité à chaque campagne présidentielle pour se faire élire.
Dans cette guerre de classe, des sous-prolétaires tue un ancien ouvrier. Comme c'est original ! Comme conscience des dominations et antiracistes, on peut largement mieux faire que de causer de ce film vide.
Enfin, je voudrais terminer avec cette phrase politique qui est pour moi un slogan et une devise :
Ce n'est pas avec de l'anti-racisme qu'on fait reculer le racisme ; on ne fait que le gérer.
On peut en ajouter une autre :
Le racisme anti-blanc est une création d'un monde...euh... blanc, basée sur la "bonne foi" des faits divers et le bon sens des "citoyens".
Conclusion : ce film, c'est vraiment comme causer avec une chaise vide.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Horreurs, crimes & lutte de(s) classe(s)
Créée
le 29 nov. 2015
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