H2G2 : Le Guide du voyageur galactique par Antevre

H2G2, considéré comme le signe de ralliement d'un bon nombre de sous-cultures en tous genres, est une saga plutôt fondatrice, au même titre que son illustre géniteur, Douglas Adams, toujours résolument tourné vers la créativité et la nouveauté (il suffit de voir l'enthousiasme qu'il a nourri pour le support informatique). Si la saga littéraire n'est pas exempte de défauts (après tout, c'est déjà en soi une adaptation) elle est pourtant délicieusement drôle et décalée pour qui est sensible au nonsense(bien que personnellement je lui préfère Dirk Gently de loin). Qu'en est-il de ce film?

L'ayant vu tout autant en vo qu'en vf, l'on peut déjà exclure ce critère comme étant non pertinent. J"ai quand même trouvé les doubleurs francophones un peu moins inspiré, mais passons. Ce film m'a assez partagé: le côté résolument kitsch est parfaitement assumé et convient parfaitement à l'esprit de la série, néanmoins l'on reste perplexe, avec cette impression que l'équipe de tournage avait le cul entre deux chaises: des plans extrêmement esthétiques succèdent ainsi au mauvais goût le plus consommé. Si l'effet est censé être plutôt délirant, ce n'est pas du tout ce que j'ai ressenti, j'ai plutôt eu l'impression d'un gros foutoir à peine organisé. Et que dire de cette trame scénaristique, qui semble avoir été rafistolée au papier collant? Certains des meilleurs passages du livre manquent, tandis que l'on passe des plombes à s'attarder sur les Vorgons (si je ne me trompe pas, j'ai pas la mémoire des noms), qui sont déjà initéressants après deux minutes. Quant au jeu des acteurs, il est assez pauvre et peu inspiré, même Martin Freeman, qui connait une hausse de popularité due à Sherlock et à Bilbo peine à convaincre en un Arthur (damned, j'avais écrit Harvey... quelle famille) Dent pas assez consistant dans son rôle de flan que pour être crédible. Aussi, comment ne pas parler de Marvin, qui s'éloigne sans doute de tout ce que n'importe quel lecteur des livres aurait pu imaginer?

Malgré ces défauts, la réalisation force le respect, et l'hommage qu'on a voulu rendre à Adams et à son oeuvre est manifeste.

À voir.