Her
7.6
Her

Film de Spike Jonze (2013)

Une love story futuriste: Audacieux et amblematique

Waouh. Spike Jonze est un visionnaire, un entrepreneur incroyable, un observateur et un penseur. Il nous livre ici une fable romancée et futuriste, un film ambitieux maniant audacieusement la romance et la science-fiction.


Her raconte l'histoire de Theodore Twombly, homme sensible, travaillant dans une entreprise qui envoie des lettres pour les gens (avouons-le c'est un peu tiré par les cheveux, mais c'est original), a du mal à se remettre d'une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique qui imite la voix de l'Homme et s'adapte à son utilisateur. Theodore découvre Samantha, petit boitier électronique (Avec la voix de Scarlett Johansson) cachant en fait une intelligence incroyable et une sensibilité humaine. Ils vont s'amuser, se découvrir et s'aimer. Chacun procurera du bonheur à l'autre. Theodore aidera Samantha à découvrir les sensations humaines, le partage des émotions, et le plaisir. Samantha aidera Theodore à être à l'écoute des autres, l'empathie, l'humanité.
Tous deux découvriront le plus grand des sentiments humains: la compassion. C'est cela qui forgera leur amour immortel, même entre humain et machine.



Dans ce film, le spectateur n'est ni interne aux personnages, ni omniscient. On est dans un point de vue externe. On ne s'identifie pas vraiment aux personnages principaux. Mais on a beau être séparés par un écran, on éprouve nous aussi de la compassion envers les personnage principaux. Lorsqu'ils sont heureux, nous sommes heureux, et lorsqu'ils aiment, nous voulons aimer. C'est donc une belle leçon de cinéma que celle-ci: le spectateur peut ressentir la même chose que le personnage principal sans pour autant s'y identifier.

Mais Samantha a-t-elle vraiment une conscience ? Ressent-elle les émotions humaines ou simule-t-elle simplement ? À en croire le parti prit du scénario, celle-ci paraît plus sensible que l'Homme. On ne peut en être sûr. Mais alors la question principale du film n'est pas résolue. L'amour peut-il être virtuel ? Doit-il forcément se faire entre des humains ? On peut voir ce film comme une métaphore par rapport à l'amour que certains éprouvent par rapport à leurs animaux.
Le bonheur que procure l'amour d'un autre peut-il aller seulement dans un sens ? Doit-on être sûr que l'autre nous aime pour être heureux ? Mais le retournement final change brusquement le message imposé dans ce film. Qu'est ce que le film veut nous faire passer comme message ?! C'est au spectateur de comprendre ce qu'il veut comprendre et de croire ce qu'il veut croire.



Le film est très descriptif. Comme je l'ai déjà dit, ce film est externe, donc pas de points de vue, ou du moins des points de vue extérieurs (oui c'est assez ambigu...). Appelons ça plutôt des émotions partagées simplement par la vue d'un personnage. Beaucoup de gros plans contemplatifs et de scènes méditatives. Une grande partie du film montre les relations entre les différents personnages.
Plus qu'un film, Her est une incroyable expérience cinématographique.

Le jeu de lumières et de couleurs est excellent, utilisant avec précaution le jour et l'illumination du soleil pour la joie et généralement l'obscurité pour les scènes de conflit, les scènes émotionnellement dures. Le cadre est souvent assez proche du sujet.


Joachim Phoenix interprète le rôle de Théodore à la perfection, jouant l'homme heureux et l'homme triste, riant puis pleurant. La voix de Scarlett Johansson est étonnante, donnant une dimension humaine et colorée au personnage sans vie*.

Au final, on a une petite perle du cinéma d'auteur, alliant science-fiction et romance, magnifique leçon de vie sur l'amour et le partage des émotions, le tout admirablement mis en scène, les personnages sensibles et complexes du film finement interprétés par des acteurs de folie. Note: 17,5/20 (Parce que j'ai pleuré).


*Par sans vie, je veux dire artificiel, je ne reproche pas un manque de crédibilité au scénario. Au contraire, les dialogues sont d'une finesse incomparable.

Créée

le 26 mars 2014

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jeunecinéphile

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