Her
7.6
Her

Film de Spike Jonze (2013)

Her fait partie de ce genre de film que l'on attend pas, on apprend son existence au dernier moment, et une étrange impression m'envahissait, me faisant dire que peut-être, je venais de tomber sur une trouvaille, une petite perle en perspective.

Dans un Los Angeles futuriste, ou tout l'informatique se dirige par commande vocale, où les Asiat' pullulent et le look hipster est devenu la norme vestimentaire, Theodore Thwombly à beaucoup de mal à se remettre de sa rupture et à recours à un programme intelligent générant une voix de femme pour l'accompagner dans sa solitude.
Partant sur un postulat assez inédit dans les films romantiques, la relation sentimentale entre un homme et une vie artificielle, le film ne se contente pas de traiter d'une relation aux premiers abords déviante, il est bien plus que cela et en dit long sur les relations humaines dans nos sociétés de plus en plus hyper-connectés.

Qu'est ce qui fait que nous sommes humains ? notre existence matérielle ou notre capacité à ressentir et comprendre des émotions/sentiments ? tant de questions sur lesquelles le film joue à nous troubler constamment, partagé entre le malaise et la pureté de cette histoire, Spike Jonze nous laisse maître de notre jugement et ne nous prend pas pour des idiots à user de symboliques grossières (n'est ce pas Gravity ?) pour nous transmettre ces idées.
La scène de sexe entre Theodore et sa femme " d'emprunt " est à elle seule d'une puissance suggestive incroyable. Theodore est troublé, impuissant face à l'enveloppe charnelle d'une femme qui malgré toute sa beauté constitue une barrière ne pouvant le ramener à l'idée qu'il se fait de Samantha, renvoyant le personnage à sa frustration. Prisonnier d'une voix, la sensualité et le charme exprimé par une femme qu'il ne verra jamais, preuve si ce n'est que le corps de par sa nature réel, n'est qu'un frein face à l'expression des sentiments humains, immatériels et inqualifiables dans leur démesure.

Parlons de Scarlett Johansson, on ne la voit jamais et pourtant, on la sent toujours comme si elle était à côté de nous à chaque fois qu'elle parle, son personnage de Samantha est comme toute femme, elle se questionne, elle rit, elle s'énerve, s'éprend à imaginer les sensations que lui procurerait un vrai corps, son évolution fulgurante vers l'humanité nous trouble d'avantage et nous charme tout autant que Theodore l'est à la fois.
Enfin Joaquim Phoenix, touchant dans la peau d'un Nerd tendre et sincère mais prisonnier de sa passion, à noter également la prestation d'Amy Adams, à l'opposé total de la femme fatale et malicieuse qu'elle incarnait dans American Hustle, mais toujours aussi convaincante, qui est à l'origine de la citation la plus marquante du film.

Her est un film contemplatif à plus d'un titre, peinture d'un Los Angeles futuriste sublimé par la réalisation de Spike Jonze, éclaboussant de luminosité et de couleur dans lequel on se plaît à flâner aux côtés de Theodore au son d'Arcade Fire. Déjà à l'oeuvre sur la dernière rêverie de Ben Stiller (Walter Mitty), le groupe nous signe une nouvelle OST de marque, douce et mélancolique, nous incitant à nous laisser transporter dans ce futur si dérangeant où il devient parfaitement normal d'être amoureux d'un programme informatique, au contraire des couples humains devenus obsolètes, entre déni du contact et amour de l'illusoire.
FullMetalCynical
9

Créée

le 22 mars 2014

Critique lue 471 fois

1 j'aime

Critique lue 471 fois

1

D'autres avis sur Her

Her
Strangelove
9

Siri's paradox.

Looking at the World.Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est moi ou un vrai tour de force, mais ce film m'a ému aux larmes. J'ai ris, j'ai pleuré, je me suis émerveillé devant une telle justesse et...

le 15 févr. 2023

319 j'aime

20

Her
Fraeez
5

New Hipster App Available On Google Play Store!

J’ai un problème, je suis quasi-intolérant au sentimentalisme exagéré. La volonté de vouloir me faire éprouver des émotions en exacerbant toutes les passions produit chez moi une nausée due à un...

le 27 mars 2014

286 j'aime

19

Her
EvyNadler
8

Mauvaise foi

Bon déjà je tiens à préciser que je voulais mettre 5 dès le début. Avant même la première minute. Enfin dès le début quoi du coup. Oui je sais, c'est pas digne d'un critique, c'est pas digne d'un...

le 22 juil. 2014

232 j'aime

21

Du même critique

Godzilla
FullMetalCynical
6

Le Pacifique prend cher, volume II

1 an après Pacific Rim, Godzilla reprend le flambeau de la remise au goût du jour des films de Kaijus, si son prédécesseur était un peu sorti de nulle part, sachant crée la surprise par sa générosité...

le 23 mai 2014

8 j'aime