Le pitch de départ se veut très original et plutôt malin, mais on peine à y croire jusqu’au bout car une fois la découverte passée, il y a comme une certaine redondance dans les scènes et à la mi-temps du film on s’ennuie ferme. Pourtant, il faut souligner le travail exceptionnel de l’image qui vient habiller une ambiance futuriste où l’environnement, aussi beau qu’il soit, est totalement désincarné. Ce n’est pas non plus l’interprétation très juste, voire captivante (River Phoenix) qui fait défaut. Simplement le tout manque de souffle, d’une vraie force au niveau du propos. Il y avait deux façons de traiter un tel scénario, soit en faire une sorte d’œuvre mystico-névrosée (option retenue par Ferreri avec son fameux « I love you ») ou alors se projeter dans un futur (qui s’amorce déjà) et qui au niveau du mal-être et mal de vivre sera à des années lumière de ce que vit le héros de « Her » (on pourrait évoquer un traitement à la « Brazil »). Jonze a transformé sa critique sociale en une jolie bluette même pas romantique… Dommage !