Théodore (joué par un Joaquin Phoenix que je découvre et qui m’a touché par la justesse de son jeu) est un écrivain public des temps modernes. En effet, il rédige des lettres d’amour grâce à un logiciel qui donne l’illusion du manuscrit sur une plateforme internet. Théodore, homme tendre et sensible, est seul et n’a plus eu une relation stable depuis bien longtemps. Sa vie se limite à jouer à des jeux vidéo immersifs où une sorte de petit lutin cherche à s’échapper d’un labyrinthe. Donc rien de bien passionnant dans cette vie très routinière. Jusqu’au jour où Théodore acquière un logiciel lui permettant d’avoir un peu de compagnie. Rapidement, ce logiciel prend une place prépondérante et devient une personne sensible du nom de Samantha. Une idylle va alors naître entre Théodore et Samantha.
Dans ce long métrage, Spike Jonze a su une fois de plus me surprendre : je m’attendais à un maelstrom de loufoquerie comme son Dans la peau de John Malkovich et je le retrouve dans un film plus intimiste comme dans son court-métrage que j’ai découvert il y a peu I’m here. Spike Jonze réussit à nous divertir, nous émouvoir et nous faire faire un peu réfléchir sur différents thèmes comme :
- L’intelligence propre et surtout sensible issue d’un logiciel. Bien sûr on peut penser à Blade Runner ou encore à K Dick, mais içi pas de question de robot. La seule communication est auditive : il n’y a pas moyen de se raccrocher à quelque illusion visuelle et encore moins tactile.
- Peut-il exister une relation amoureuse entre un être humain et une entité intelligente non humaine ?
- Quelles sont les normes en matière de fidélité dans le cas de figure qui nous intéresse ?
Comme je ne cherche pas à être exhaustif, je m’arrête ici dans ma liste. Car au final, pour y réfléchir à ces points, il faut déjà être touché et ému par le propos. Et là est la pierre angulaire scénaristique qui va soutenir tout le film, sur lequel on va nous faire un prise d’image bien léchée et une bande son qui va bien… Sinon on s’emmerde un tantinet, m’sieur …
Monsieur Jonze ne l’a pas oublié lui, c’est sûrement dû à son passé dans les vidéos clips … Il faudrait lui demander à l’occasion, non ? Cela éviterait nos champs de navet financés sur fonds public pour une illusoire exception culturelle française …