Attiré et intrigué par un pitch alléchant et une pluie de bonnes critiques, j'ai tenté de voir ce film avec les meilleures intentions du monde.
Et je dois dire que je ne comprends pas l'accueil dithyrambique qu'il a reçu.
L'histoire est simple : un homme seul et à la vie amoureuse triste depuis sa rupture développe une relation amoureuse avec la nouvelle IA gérant son ordinateur.
Et de cette histoire... Je n'ai rien vu sortir.
Le film est à la fois trop lent et trop rapide. Trop lent sur les scènes "de mise en situation" et trop rapide sur les scènes développant l'intrigue. Alors qu'on pouvait imaginer le lent basculement d'une relation purement utilitaire vers une intimité grandissante, ici en quelques scènes, pouf, ils sont amoureux. Pareil pour la conclusion du film.
Là où on pouvait imaginer une exploration de ce thème original et peu traité qu'est la relation amoureuse homme-machine, ici d'un coup d'un seul, cela devient normal à beaucoup de monde.
Bref j'ai eu tout du long cette désagréable impression que le film restait à la surface de son sujet sans jamais s'y plonger. Techniquement, c'est irréprochable mais rien dans l'écriture ne développe le thème apporté par le pitch, donnant une impression de prétention auteurisante qui m'a finalement totalement désintéressé de l'histoire et des personnages, très faiblement écrits.
Et ce ne sont pas les quelques scènes trashouilles totalement gratuites (dont la scene de sexe par téléphone) qui iront contre cette impression.
J'avais déjà eu cette même sensation sur un des précédents films de Spike Jones, à savoir Dans la Peau de John Malkovich.
Dans les deux cas, je dirais que ce sont des films fantastiques ou SF... Pour des gens qui n'aiment pas le fantastique et la SF. Pas dans le sens où il tente d'intéresser ces personnes à un autre style de cinéma, plus dans le sens où il leur donne l'impression de se diversifier sans jamais rien bousculer.
De la SF bonne conscience en quelque sorte.
Sur un thème proche, la série Black Mirror avait creusé infiniment plus profond avec son formidable épisode "Be Right Back".
Ou peut-être suis-je simplement totalement imperméable à l'écriture des films de Spike Jones.