Hercule version Brett Ratner aimerait se la jouer Cool Raoul avec ses blagues à Toto, ses gros bras huilés et ses ralentis parodiques. Le problème, c’est qu’aborder la mythologie par le biais d’un second degré constant ne vaut rien si, en contrepartie, un tel traitement ne se subordonne pas à une lecture intelligente du mythe, à une ambition esthétique, à une vision cinématographique. Ce qu’accomplit ici Brett Ratner relève de la pochade paresseuse, de la bouillie numérique aussi hideuse que sa photographie. Car il ne suffit pas de répéter la longue liste des exploits du héros encore et encore et encore – ce qui réussit toutefois à nous faire rire, au début – pour réviser un personnage aussi célèbre qu’Hercule, voire prétendre démythifier et démystifier celui-ci ; encore aurait-il fallu l’audace d’une réflexion sur ce que signifie la création – et donc la déconstruction – d’un mythe pour la Grèce antique et pour l’industrie hollywoodienne d’aujourd’hui, soucieuse de bâtir de nouveaux héros aussi bodybuildés et figés que les statues d’autrefois.