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Hérédité marque un tournant dans le cinéma d’horreur. Il ne renouvelle pas le genre : une famille quasi repliée sur elle-même après un deuil, au bord de l’implosion dans une maison qui devient de plus en plus sinistre durant le film, perdue dans les bois. On est dans la tradition la plus classique du film d’angoisse. Mais Ari Aster prend un savant plaisir à s’inspirer davantage du cinéma d’épouvante et lugubre plutôt qu’aux récents standards de l’horreur (Conjuring, Insidious, Paranormal Activity).
Oubliez les fameux jump scares, ces apparitions rapides à l’écran qui font sursauter le spectateur. Ici, la peur est partout : dans les non-dits et les secrets qui tourmentent les héros de ce conte funeste, dans les plans kubrickiens de ce manoir, qui n’est pas sans rappeler l’Overlook Hôtel de Shining, ou dans l’angoisse omniprésente et malsaine digne d’un Rosemary’s Baby (Roman Polanski, 1968).
Le drame intimiste et quasi psychologique qui est présenté dans la première partie du film dérive petit à petit vers un apogée fantastique, un virage à 180° réussit avec maestria : les images sont perturbantes, la bande-son sinistre à souhait -- Notons le louable travail sur les effets sonores, qui prennent une part intégrante de l’horreur de certaines scènes, à l’instar d’un Get Out (vous n’entendrez plus un claquement de langue de la même manière… -- et le casting est impeccable, notamment Toni Collette qui livre ici sa performance la plus saisissante d’une pourtant déjà belle carrière. Hérédité est une véritable claque esthétique, qui ne démérite clairement pas son rapprochement avec un certain Exorciste (William Friedkin, 1973).
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Sur l'écran noir de mes nuits blanches... 2018, C'était bien, 2018 et C'était bien les 2010's (Top ciné de la décennie)
Créée
le 29 juin 2018
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