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Le film démarre tellement bien. Un paysage, une maison dans ce paysage, une pièce dans cette maison, une maison de poupée dans cette pièce, une chambre à coucher dans cette maison de poupée qui se transforme en une chambre à coucher réelle. Dès les premières secondes, on est pris. Dès ses premières secondes, le film veut aller ailleurs. Un enterrement, une session de groupe, une fête, un terrible accident. Après le deuil d’un parent vient celui d’un enfant. Une mère dont aucun mot ne pourrait exprimer la détresse, un frère à jamais détruit par la culpabilité, un père impuissant, pensant qu’il se doit d’être fort pour protéger les siens, mais qui adopte une passivité qui finit de détruire ce qui pouvait être sauvé. Le film offre de tout, tout le temps. Des mouvements de caméras, des lumières, des acteurs sensationnels et des thématiques tout aussi effrayantes que fascinantes. Le deuil, la colère, le ressentiment, la culpabilité, et leurs effets au sein d’une famille. Un amour qui se transforme en haine, une manipulation qui ne saurait être punie. On s’ouvre littéralement au film, il nous a convaincu, on est prêt à le laisser faire, on lui fait confiance. Puis arrive la scène de l’incantation…
Cette scène marque la rupture. Après elle, le film s’effondre, abdique. Il devient une véritable catastrophe. Au lieu de répondre aux pistes qu’il avait intelligemment posé, il en installe d’autres sans intérêt. Alors qu’il était parvenu à installer une atmosphère unique, il la remplace par une banale et ennuyeuse tension de film d’horreur. Les acteurs n’y croient plus non plus. Toni Collette voit très bien que ce qu’elle raconte à Gabriel Byrne n’a ni queue ni tête. La seconde moitié du film est un supplice, une torture, et pas vraiment parce qu’elle est mauvaise, mais parce qu’elle succède à une première partie qui faisait de ce film un petit chef d’œuvre.
Des films qui commencent bien et qui se terminent mal sont nombreux, mais jamais on a vu une telle disparité. Qu’a-t-il bien pu se passer ?
Créée
le 30 avr. 2019
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