Sept ans après le dernier très médiocre film (et onze pour la France), voilà que sort directement en DVD un cinquième opus de la la saga Highlander, plus tiré de la série TV que des longs-métrages. La franchise ayant disparu des mémoires, ce nouveau film n'est pas franchement bienvenu. Pourtant, dès les premières minutes, on a espoir que le long-métrage peut être bien, l'histoire se déroulant dans un futur proche avec comme héros uniquement Adrian Paul et quelques comparses de la série TV, recherchant un lieu sacré, source de la vie pour les immortels, luttant contre un esprit démoniaque afin de sauver le monde.
Les décors sont désolés, les effets spéciaux plus ou moins réussis (en particulier sur les matte-painting) et l'intrigue s'annonce intéressante, quelques points sur la mythologie des immortels étant mis agréablement en avant. Hélas, avec un réalisateur tâcheron au possible et des scénaristes ô combien incompétents, le résultat n'est qu'encore une fois ringard. Démarrant plutôt bien malgré quelques défauts de mise en scène et une interprétation bien évidemment médiocre, ce cinquième film sombre extrêmement vite dans un univers nanardesque hautement ridicule.
Le scénario se perd dans des théories science-fictionnelles inabouties et une intrigue fortement inégale agrémentée de dialogues de série Z et d'affrontements très mal filmés, tantôt ralentis tantôt accélérés comme un vulgaire cartoon (le combat final est aussi incompréhensible que visuellement hideux). Quant au nouveau bad guy, le fameux Gardien du titre, il est la déception ultime : cet ersatz d'un Necromonger des Chroniques de Riddick aurait pu s'imposer aux côtés du célèbre Kurgan si l'acteur qui l'incarne n'était pas constamment en roue libre, cabotinant à outrance et n'hésitant pas à balancer un affligeant « Qui veut vivre pour l'éternité ? ».
Personnages stéréotypés dont le but de chacun (et en particulier du Gardien) reste un mystère, rythme inconsistant, final bâclé et incompréhensible, morceaux de bravoure digne d'un téléfilm allemand... Highlander 5 est l'épisode de trop, celui dont on ne voulait pas mais qui est quand même sorti avec perte et fracas. Dotée d'un faible budget, tournée en Lituanie, cette pauvre production aurait pu aisément s'en sortir si le manque de sérieux et surtout de conviction ne s'était pas emparé de l'équipe du film, qui livre ici un dernier (on prie ardemment pour) opus d'une saga enterrée depuis belle lurette.