Avec « Hors de prix », on replonge dans une genre qui a connu ses heures de gloires dans les années 70 : la comédie légère, dont l’un des fleurons est sans doute « Le téléphone rose », proche du propos ici. Mais le cinéma de papa est loin derrière nous. Les temps ont bien changé, plus encore les mentalités. Car ce qui séduit dans le film de Salvadori, c’est justement qu’il détourne le propos et l’inscrit dans notre époque. L’apparente légèreté laisse place à un constat sarcastique où il épingle tour à tour les travers de notre société sur la solitude, l’apparente facilité du devenir, la place de la femme, l’amour. Mais nous sommes loin du pensum ! Bien au contraire, cette comédie caustique est même joliment troussée et même si l’on ne rit pas à gorge déployée, c’est amusé et attendri que l’on suit le sulfureux parcours d’Irène et de Jean. D’autant plus qu’ils sont interprété par une Audrey Tautou très sure d’elle et de son sex appeal (réel) et d’un Gad Elmaleh plus profond dans son jeu. Ils incarnent un couple ou les corps parlent autant que les mots. C’est crédible, enlevé et très rafraîchissant.