Je dois bien avouer que si le projet m'emballait sur le papier, l'une des premières bande-annonce m'avait donné une sensation de mitigé pas très plaisante. Du coup j'avais zappé ce projet, même si il restait dans un coin de ma liste "2011 dans les salles obscures".

Pourtant je suis allé le voir et en 3D (moi qui suit un détracteur de cette technologie, j'ai voulu lui redonner une nouvelle chance).
Si le premier trailer annonçait un mignon film de Noël un peu fantaisiste, le film est encore mieux que ce qu'annonçait la bande-annonce finale. On passe du conte de Noël à un conte sur le cinéma.

Oui car Scorsese reste dans l'idée du conte, avec un Paris fantasmé (mais Ô combien magnifique), de bons sentiments et quelques poncifs du genre. Mais qu'il serait injuste de résumer Hugo Cabret à cela tellement Scorsese y a mis un amour incommensurable pour le septième art et y délivre un hommage vibrant à un pionnier de ce dernier: George Méliès. On glisse lentement mais sûrement de l'histoire personnelle de Hugo Cabret (incarné par un touchant et sincère Asa Butterfield) vers celle de Méliès (grandiose Ben Kingsley).

Mais là où Scorsese frappe fort, c'est qu'il offre un film à la portée de tous. Ceux ne connaissant pas Méliès ou Scorsese (donc probablement les enfants avant tout) y verront tout de même un film sur l'imagination et le rêve qui est traité aussi par le biais du cinéma.

Parlons tout de même technique, avec un Scorsese toujours aussi bon derrière la camera et qui s'amuse à virevolter dans la gare Montparnasse et nous offre une 3D de bonne facture qui donne au film un cachet très fantaisiste et irréelle, ce qui colle parfaitement.
Le casting, déjà un peu abordé plus haut, est de haute volée de Chloe Moretz toujours aussi nickel à Helen McCrory touchante en passant par un Sacha Baron Cohen bon dans son rôle de méchant certes classique (il sera d'ailleurs l'un des poncifs du conte cité plus haut dans certaine situation) mais qui fait résonance de manière subtile à l'histoire de Méliès à un moment et à noter la présence de Christopher Lee en libraire.

Si Scorsese s'éloigne de ses films habituels c'est pour mieux nous surprendre avec un film réellement touchant et magique. Il nous fait voyager à travers l'imagination d'un génie d'une autre époque, nous fait voyager à travers Hugo, ce petit garçon qui répare les choses.
Comme quoi l'on peut encore en 2011 offrir un film avec un message un peu naïf mais qui est très plaisant et sincère, à savoir que le cinéma contient toujours un peu de magie, malgré ce qu'il est un peu devenu, et qu'il peut nous faire encore voyager très loin.
Méliès l'avait comprit, Scorsese le sait aussi et le prouve ici.

Merci.
Ordos
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le 19 déc. 2011

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Ordos

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