Hunger Games 3.1 est un film qui m’a énormément déçu. Et avant tout autre chose, je tiens à préciser que je ne suis ni un détracteur acharné de la saga dont j’ai trouvé les deux premiers opus assez réussis, ni un adorateur fanatique des livres que je n’ai pas lu. C’est donc le film en lui-même que je me permets de juger, non l’adaptation, et je regrette d’admettre que je l’ai trouvé plutôt raté, que ça ne fonctionnait pas.
Il ne se passe rien ! Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes en signalant que scinder le dernier tome en deux films était, sans surprise, une bien mauvaise idée, mais c’est un fait : la première partie de La Révolte n’est qu’une loooongue introduction à la fin de la saga. Rarement un film m’aura autant donné l’impression de brasser du vent, de ne pas avancer, de broder des pseudo-péripéties franchement dispensables pour remplir ces deux heures habituelles du cahier des charges, au point qu’on a l’impression que la situation d’arrivée n’a pas bougé d’un iota par rapport à celle de départ. Enfin, n’est-ce vraiment qu’une impression ?
Il en résulte de graves problèmes de rythme. C’est long, répétitif et ennuyant. mais outre cet aspect, je n’ai simplement pas cru à ce que je voyais. Là où les premiers opus avaient su me porter dans leur univers, je suis resté complètement hermétique à celui-ci. Dès le début, j’ai essayé de rentrer dans l’intrigue, sans succès, et c’est arrivé à la scène du montage de propagande RI-DI-CULE, acclamé par une foule de rebelles crédules, que tout est tombé par terre. Impossible de prendre le reste de l’adaptation au sérieux après ça, encore moins face à la succession de scènes plus ou moins incohérentes qui suit. Même pour qui n’a pas lu le livre, les ficelles sont à ce point énormes que rien ne nous surprend, jusqu’au cliché du personnage débile dont la priorité est d’aller chercher son foutu chat lorsque le refuge menace de s’effondrer sur sa tête. Non, décidément je n’y crois pas.
Ce ne sont pas non plus les acteurs qui viennent relever le niveau. Pas même Jennifer Lawrence, qui pourtant m’avait convaincu jusque-là, dont le jeu est plat cette fois-ci, passant son temps à chialer ses larmes de sérum physiologique qu’elle s’injecte rapidement à chaque champ-contrechamp (oui j’ai même tiqué sur ce genre de détail, c’est dire à quel point je suis resté sur le carreau). Ce ne sont pas non plus les décors, les costumes ou l’esthétique globale qui retiendront notre attention dans « La Révolte, Partie 1 » tant toute l’histoire se déroule dans ce même endroit sombre, terne et sans âme, esthétique qui donnait pourtant un certain cachet aux opus précédents.
Enfin, ne soyons pas mauvaise langue, quelques scènes intéressantes parsèment tout de même le film qui n’est pas non plus à jeter : la visite de l’hôpital, le chant de Katniss qui devient un hymne pour les rebelles, mais ça reste bien maigre sur l’ensemble. Car c’est bien l’impression d’être pris pour un jambon qui demeure en sortant de la séance. Hunger Games n’est plus qu’un énième blockbuster qui a cédé aux sirènes du profit, n’hésitant pas à charcuter un livre en deux parties inégales, là où un seul film aurait très certainement suffit.
Le paradoxe, c’est que je garde quand même bon espoir pour le dernier opus, comme si la vacuité de cette première partie témoignait des cartouches réservées pour la fin de la saga. Mais faut quand même bien avouer que la pilule a du mal à passer.