"Oui Georgie, ils flottent ... ils flottent !"

Ca est une des productions dont j'ai le plus entendu parler depuis que j'ai commencé à fourrer mon nez dans la découverte de films. Ce qui est drôle puisqu'il ne s'agit pas ici d'un long-métrage mais d'un téléfilm, et c'est peut-être d'ailleurs ce qui pose problème quant à l'appréciation de cette adaptation de l'oeuvre de Stephen King.

Pour ma part je n'ai jamais vraiment eu peur des clowns, je n'ai jamais non plus vu ce téléfilm étant enfant, ceci explique peut-être cela. Quoi qu'il en soit Tim Curry est formidable. A la fois inquiétant et malsain mais plein de fantaisie. L'acteur est parfait dans son interprétation c'est indiscutable. Le scénario quant à lui jouit d'un rythme qui lui laisse le temps de tout mettre en place, parfois trop même dans la seconde partie. Malgré tout on sent quelques grosse coupures entre les lignes et la dimension sexuelle de l'oeuvre passe à la trappe, notamment la fameuse séquence des enfants et leur solution pour s'échapper des égouts. Si le téléfilm parvient à mettre l'accent sur l'amitié, le courage et la perte de l'innocence, il ne met jamais les deux pieds dedans pour autant. C'est le problème de Ca, malgré trois heures d'images, tout est survolé.

Côté technique il y a du bon et du moins bon, disons que l'ambiance old-school et le côté kitch ont un certain charme mais jusqu'à une certaine limite. L'affrontement final est absolument horrible visuellement et cela vient totalement annihiler toute l'intensité de la séquence. On se demande parfois les intentions de réalisation : fallait-il adapter King pour faire peur ? Ou bien fallait-il adapter King pour mettre en avant toutes ses obsessions ? On penche malheureusement souvent pour la première option. Malgré tout quand il s'agit de faire peur ou de mettre mal à l'aise, Ca sait parfois y faire. Certains passages marquent, la scène avec Georgie bien sûr, ou encore celle du livre, le cimetière et dans une moindre mesure celle de la douche qui a très mal vieillie. Deux mots sur le casting tout de même : les enfants sont assez bons, notamment Jonathan Brandis, Seth Green et Emily Perkins. En revanche pour les adultes c'est une autre paire de manche, Annette O'Toole est particulièrement agaçante.

Ca est un donc un téléfilm culte c'est certain, pas exempt de tous défauts en revanche. Mais je comprend désormais d'où peut venir la peur des clowns. En tout cas de Stephen King on ne retrouve ici qu'une infime partie de ses grands thèmes, c'est un peu dommage.