Il était une fois en Amérique par Anna_M
Je ne sais pas comment commencer pour montrer à quel point je suis sans voix devant un tel chef d'oeuvre. C'est juste l'une des plus grosses merveilles du 7ème art. Sergio Leone offre ici à De Niro le rôle de sa vie. Ni plus ni moins. Une fresque remarquable sur tous les points : avec une telle recomposition de l'ambiance des années 10 à 30, on a quasiment un témoignage historique de ce qu'a pu être New York sous la prohibition. Ses rues en briques, grises et enfumées, ses immeubles aux milles recoins... Et à côté de cette reconstitution de l'histoire, on a un montage à couper le souffle, parfait. Les flashbacks arrivent toujours au bon moment, ils ont tous un sens, renvoient à quelque chose, les retours dans le présent sont également tous amenés d'une façon extrêmement judicieuse, et la perfection du montage fait que l'on ne voit absolument pas passer les pourtant imposantes 3h49 du film. A la fin du film, on a tout bonnement l'impression de connaître Noodles, d'avoir été ami avec Maxie et d'avoir aimé plus que tout Debby. Les acteurs, tous autant qu'ils sont, excellent. C'est plus que de la comédie : ils vivent leurs rôles, on ressent leurs émotions. Venant de De Niro on est habitués, mais James Wood, Mcgovern et compagnie semblent eux aussi littéralement transcendés par ce qu'ils jouent. Et le choix des acteurs aux 3 différentes périodes du film est prodigieux, les ressemblances sont frappantes, particulièrement les regards qui semblent résister au temps alors que l'on change pourtant d'acteurs... Les effets du maquillage sont bluffants aussi. Et la musique est grandiose, elle apporte au film à la fois toute sa grandeur et toute sa mélancolie, encore une très belle collaboration entre Leone et Morricone. Au final, qu'est ce qu'Il était une fois en Amérique ? Un trésor. Avec une fin profondément bouleversante... En plus de ses vertus historiques certaines, et en plus d'être un grand film de mafia, c'est aussi l'une des plus intègres, des plus belles histoires d'amitié du cinéma. Une amitié qui a souffert, mais dont la pureté sera finalement préservée. Ceux qui ont vu comprendront, je n'en dis pas plus mais la fin est ahurissante. On se prend un rafle d'émotion en pleine face... J'en ai pleuré. Pour parler comme Noodles et Max, il est 20h19, et je suis bouche bée devant le chef d'oeuvre que je viens de voir.