J'ai 15 ans lorsque je découvre pour la première fois Jet Li dans Il était une fois en Chine 2 : La Secte du Lotus Blanc. Moi qui ait été biberonné au Jackie Chan et à l'amerloque (Van Damme en tête), imaginez la différence de niveau ! Quelques années plus tard, je découvre ce premier opus de la série, la base de la mythologie Wong Fei-Hung dans le cinéma de kung fu. Eh ben mes petits pères, ça n'a pas vieillit d'une baguette chinoise.

Bien sûr, on pourra crier à l'arnaque devant une telle débauche de propagande pro-chinoise. Pour rappel, au début des années 90, la Chine est en train de prendre place dans le top mondial au niveau économique et industriel ; en outre, il faut rappeler aussi qu'en 1990, l'Assemblée nationale populaire a voté la "Loi fondamentale de la région adminsitrative spéciale de HK" en vue de la rétrocession de la région à la Chine après avoir été la "propriété" des Britanniques jusque là. Non monsieur, les Chinois ne se plieront pas face à ces chiens d'Occidentaux qui ne veulent que nous exploiter et profiter de nos richesses ! (grosso modo, je caricature à peine). Mais à l'instar d'un Eisenstein ou d'une Riefensthal, Tsui Hark n'est qu'un artiste au sein d'un système idéologique trop fort pour lui. Et, comme les deux précités, il sait se faire pardonner sur le plan visuel.

Car Il était une fois en Chine ne se regarde pas pour son histoire ou ses acteurs, mais bien pour ses combats. En la matière, Tsui Hark tire pleinement profit des chorégraphies extraordinaires qu'on lui propose, notamment ce combat monstrueux dans l'entrepôt sur les échelles. D'autant que si le début du film s'avère un peu pauvre côté action, la dernière heure est une succession de moments de bravoure, d'une beauté et d'une complexité martiales étonnantes.

Evidemment, on peut (largement) regretter que cet aspect action prime tant sur le reste, sur le scénario bien sûr mais également sur une post-synchronisation bâclée (le doublage de Jet Li, qui ne parlait pas cantonnais sur le tournage, est catastrophique) qui gâchent un peu le film. Reste que qu'Il était une fois en Chine est un monument du genre, un classique pour ainsi dire, qui mérite d'être reconsidéré grandement par les historiens du cinéma comme l'un des grands films incontournables de l'immense production made in Hong Kong.
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le 18 août 2012

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