https://leschlamedias.wordpress.com/2016/07/24/independence-day-resurgence-la-suite-de-trop/


Promo en grande pompes, affiches placardées dans tous les métros, impossible de passer à côté de la sortie d’Independence Day : Resurgence ce mercredi. En quittant la salle, on a déjà perdu le peu d’espoir qu’il nous restait dans les blockbusters américains et on a l’impression d’avoir perdu une bonne partie de notre cerveau.


20 ans après l’invasion extraterrestre de 1996, alors que le monde s’apprête à célébrer l’indépendance sur la Lune, les aliens remettent le couvert et s’attaquent une nouvelle fois à la Terre. Une fois de plus, le scénario et ses enjeux sont d’une originalité frappante, mais cela va encore plus loin, avec une intrigue qui allie incohérences, incompréhensions et pompe s’inspire d’autres œuvres de Science Fiction.


Reprenons donc le scénario. Après une succession de séquences qui sont, à l’identique, comme certaines du premier volet, les humains se font d’abord attaquer par une sphère mystérieuse, qui ne semble avoir ni masse, ni propriétés physiques, comme si elle n’existait pas (on a déjà vu ça dans Doctor Who). Ils vont plus tard, à la grande surprise générale, s’apercevoir qu’en réalité cette sphère est la rescapée d’une civilisation éteinte qui souhaite aider les humains à repousser l’invasion. Dans le même temps, plusieurs humains semblent liés à la sphère et font des dessins, ce qui embête les aliens, mais on ne comprendra jamais les tenants et aboutissants de cette affaire, on nous dit juste que « c’est comme ça ». Puis, la sphère leur apprend que les extra-terrestres veulent pomper l’énergie du noyau de la planète pour s’en servir de carburant (comme dans sûrement une centaine d’épisodes de Doctor Who), et ils apprennent dans le même temps que le vaisseau est dirigé par une impitoyable reine (comme dans Alien 2, 3 et 4) et qu’il suffit de l’anéantir pour refréner l’envahissement, comme si les extra-terrestres ne pouvaient pas réfléchir et agir sans elle. Soudain, les humains élaborent un plan aussi diabolique qu’insensé, remplacer la sphère par une vieille radio qui aurait dû être dans un musée pour attirer la reine, ce qui fonctionne, ils lui tirent dessus, elle décède, rires, larmes, baisers, générique.


Ça n’a aucun sens, tout ce qui n’est pas pompé inspiré ou identique au premier film relève d’un absurde transcendant. À ce prix là, il aurait été sûrement plus intelligent de refaire le premier film à l’identique, avec les techniques cinématographiques du jour, on se serait probablement moins ennuyé.


Les rôles sont globalement mal écrits. Liam Hemsworth pour qui on portait un intérêt tout particulier, d’abord depuis son apparition dans Hunger Games, ensuite parce que c’est le frère de Thor, joue le rôle banal et insupportable du soldat insubordonné, casse-cou, beau-gosse qui fait des blagues, qui n’apporte rien au film et qu’on a déjà vu cent fois. Les autres rôles sont inintéressants, il y a beaucoup trop de personnages, on ne comprend pas exactement ce qu’il s’est passé durant la période entre les deux films mais après tout on s’en moque, le but étant ici simplement de produire un film sur des aliens qui attaquent la terre pour mettre un peu de beurre, des truffes et du caviar dans les épinards d’Hollywood. Deux choses à noter également : Charlotte Gainsbourg livre sûrement la pire performance qu’on ait jamais encore vu sur cette Terre, et toutes les blagues du film sont un véritable fiasco, les seuls rires qu’on laissera échapper se moqueront plutôt de la piètre qualité de l’œuvre.


Les scénaristes ont tout de même essayé d’introduire des personnages féminins forts, ce qui s’est systématiquement soldé par un échec cuisant. D’abord, la Présidente américaine (Sela Ward), qui se trouve donc être une femme, bon point, décède au premier tiers du film pour être remplacée par un homme, militaire, lui-même éclipsé par l’ancien Président, plein de courage, d’ardeur et de testostérone. Ensuite, une pilote chinoise (Angelababy), une femme dans l’armée, bon point, qui en réalité est tellement invisible qu’on oublierait presque qu’elle fait partie du film et qui ne servira qu’à représenter l’objet du désir du sidekick de Liam Hemsworth (Nicolas Wright). Et enfin, le personnage interprété par Maika Monroe, fille de l’ancien président et petite amie de Liam Hemsworth, une femme qui doit sa seule existence aux hommes et qui, tout le long, ne sert à rien, excepté vers là fin lorsqu’elle s’empare d’un avion pour tuer là reine, jusqu’à ce qu’elle échoue, active son siège éjectable et se fasse sauver par ses messieurs.


Independence Day : Resurgence est donc probablement l’un des pires films de l’année. Bonne nouvelle : le dénouement nous laisse comprendre qu’il y aura encore une suite. À dans 20 ans.

Clepot
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le 25 juil. 2016

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Clément Capot

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