Grand amoureux de la science-fiction, Roland Emmerich possède un menu plus ou moins bien chargé en réussite.


Même s’il avait surpris avec son premier Independence Day, qui est devenu culte au fil du temps, ses espoirs de faire renaitre la même lueur pourraient être enterrés trop rapidement.


Contrairement au premier opus, ce dernier se montre moins prenant et surtout peu « intelligent ». L’effet de suite fait le travail chez le spectateur qui en attend beaucoup. Mais ce qu’Emmerich a fait, c’est nous servir le même schéma en changeant légèrement la recette pour l’adapter à un blockbuster plus accessible à tous. N’oublions pas qu’Independence Day est un film typiquement Américain, c’est greffé dans son squelette. Et le film ne manquera pas de nous le faire rappeler. Ce qui défie la logique d'unification que le film tend à nous expliquer tout le long, sans succès.


Il engage cette fois-ci un « corps à corps » entre les forces humaines et extraterrestres. Il projette ainsi la vision d’une menace plus concrète. Malheureusement, c’est la mise en scène qui fait défaut ici. C’est une mauvaise gestion, en voulant montrer trop pour apporter peu. Le syndrome du « Bigger is better » est la source du problème. Ce qui est assez rependu dernièrement chez les grands studios.


Le casting étant à moitié renouvelé, les anciens font parler leur expérience tandis la fraicheur ne nous apporte finalement… pas grand-chose. L’interaction entre les deux époques est distincte et ne lient absolument pas les personnages dans un contexte favorable. Que ce soit clair, ce n’est pas un film auquel on s’attache aux protagonistes, car le film nous tient en face de l’écran, sans réellement nous inviter dans cette nouvelle aventure. On pourra remarquer énormément d’acteurs qui ne passeront pas le cap de la figuration (Charlotte Gainsbourg, Joey King, William Fichtner, Chin Han, Sela Ward), car oui, ils n’aident pas à développer l’intrigue, mais seulement à la rythmer. Malgré tout, la faute ne revient pas aux acteurs, car du potentiel, il y en a. C’est le script qui est affreusement décevant.


Oui c’est triste, mais la profondeur émotionnelle manquante est ce qui a très certainement plongé ce film dans le gouffre du « divertissement du dimanche soir » … c’est vite oublié ! La partition de David Arnorld est passé à la trappe, et on y a lancé deux zozos dont on ne saurait remémorer une seule bande-son poignante. Bon, des touches d’humour, on en trouve tout de même. A petite dose et bien amorties par moment. Mais là encore, rien d’aussi marquant que les répliques d’une certaine personne, dont on se souviendra des années encore.


Au niveau esthétique, il n’y rien à dire, quoique ! La machination des scènes de destruction est un peu trop répétitive et démesurée dans son ensemble pour être pris au sérieux. Il n’y a qu’à constater qu’il s’agit bien d’un Roland Emmerich avec les scènes de raz de marée (2012, Le Jour d’Après), une créature géante (Godzilla) et j’en passe. Le chaos absolu, on l’attendait, mais mieux organisé de la part d’un réalisateur qui a eu du temps pour peaufiner les détails.


En somme, Independence Day Resurgence est bien au-dessous de son prédécesseur, qui avait au moins le mérite d’adopter un ton vraiment épique jusqu’au bout ! Malgré tout, je le recommande fortement aux personnes qui ne souhaitent pas trop réfléchir. De temps en temps, il n’y a pas de mal !

Cinememories
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le 10 juin 2017

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