165 millions de dollars pour remettre le couvert vingt ans après, cela fait cher. Plus cher que les mousquetaires. Cher pour une ronde des clichés : la Française psy (comme dans Spectre notamment) qui écrit des livres et s'y connait en amour, les Juifs écrivains, scientifiques ou même comptables, l'Africain qui tue avec des machettes et un béret rouge, le scientifique aux cheveux blancs hirsutes, le père barbu courageux (et accessoirement ancien président) qui sauve sa fille, qui elle-même est pilote (bah oui il faut qu'elle aussi ait l'air forte, féminisme oblige) l'histoire douloureuse entre les deux meilleurs pilotes , l'un africain-américain l'autre caucasien-américain, pour les quota, d'ailleurs tous les pilotes sont américains sauf une chinoise, les enfants qui roulent à la recherche de leurs parents et le sauvetage sur fond de gag du petit chien. Tout est tellement calibré que c'est un film "inspoilable", si on ose écrire. Et il y a aussi les méchants extra-terrestres, assimilés semble t-il directement à la Luftwaffe dès les premiers plans, car l'un deux nous montre le livre du président Whitmore sur sa table de chevet : The Luftwaffe : A History. Ce qui est étrange, voire ambigüe lorsqu'on sait que le réalisateur est lui-même allemand. S'imagine t-il en vaisseau extra-terrestre dans ses fantasmes ? Ou peut-être se dépeint-il sous les traits du savant comme il semble dépeindre Hilary Clinton, dit-on, dans le personnage de la présidente … voir cet article. Vaudrait mieux pas pour elle, vu son sort dans le film …
Il y également (ou devrait-on écrire "évidemment" ?) pléthore de personnages qui meurent juste pour justifier de massacrer des aliens plus collectivistes et plus avancés technologiquement que nous. Notons aussi que les armées sont sous contrôle américain bien sûr. Au fond c'est réaliste, cela reproduit la hiérarchie des guerres en Irak. Au passage les habitants des pays du Moyen-Orient ne sont pas dans les quota, donc on les voit juste dans un désert, heureux que les américains les sauvent, tout comme dans un autre plan, des moines bouddhistes. Bien.
Le film est cependant plus nuancé sur certains points en montrant que les américains tirent avant de réfléchir. Le Far West est de retour. Donc ils amènent sur eux leur propre malheur. Un deuxième point est les effets spéciaux, de toute beauté, tristement desservis par le jeu d'acteur, le rythme, les blagues à deux balles, enfin, tout le reste en fait. Même si on rit parfois. La réalisation elle-même semble rire de ce qu'on voit à l'écran, fait systématiquement référence au film de 1996 avec des clins d'œil, et surtout elle a tenu a vraiment mettre tout ce qu'on peut mettre dans un film de ce genre, mais alors vraiment tout ! Elle n'adopte toutefois pas une posture suffisamment claire de recul, comme avait pu le faire San Andreas l'année dernière.
A aller voir d'urgence, juste pour le fait qu'il a coûté 165 millions de dollars et qu'il est en train de faire un four aux Etats-Unis. Bah oui, aidons Roland en payant notre ticket pour voir cet amas informe, car il est très net qu'il compte en sortir un troisième, qui est annoncé dans ce film même (un peu de pub cela ne fait pas de mal. Si ?), comme une guerre intergalactique de folie. Enfin, vu celui-ci, peut-être pas.

Fiuza
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le 21 juil. 2016

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