Qu’on se le dise tout de suite, si Inferno fait forcément mieux que Da Vinci Code, particulièrement désastreux, il n’atteint toutefois jamais le niveau de Anges et Démons, nettement plus séduisant, la faute à un scénario qui enchaîne beaucoup trop les ficelles que pour convaincre sur la durée. Malgré une première heure captivante, qui joue habilement avec la mémoire défaillante du héros et pose efficacement les bases de l’aventure à venir, le récit tombe en effet progressivement dans la facilité. Les énigmes rencontrées sont mineures, ou leurs résolutions sont bien trop simples, et ne parviennent jamais à impliquer de manière significative le spectateur. Bien sûr, les lieux parcourus sont toujours extrêmement plaisants à voir à l’écran, tant ils sont remplis d’histoire, mais le jeu de piste n’est tout de même pas aussi savoureux qu’il devrait/pourrait l’être. Il faut dire que malgré l’importance de l’enjeu – la survie de la moitié de planète – la quête de Langdon manque cruellement d’ampleur. Même la partition de Hans Zimmer, habituellement si inspiré, paraît plus timorée que dans les deux premiers épisodes. Une raison supplémentaire pour laquelle le long-métrage peine autant à décoller.


Avec le recul, l’accent semble avoir été clairement mis sur l’intrigue relative à l’amnésie du professeur, au détriment des énigmes. Or, si celle-ci se révèle plutôt efficace dans l’introduction, elle s’effrite rapidement et se révèle étonnamment prévisible. D’abord parce que le récit global s’avère assez foutraque, même après la révélation des zones d’ombre qui entourent les dernières 48 heures de Langdon, mais surtout parce que la plupart des personnages souffrent d’un manque flagrant d’épaisseur dramatique. Hormis le héros, son acolyte et une ancienne connaissance, tous les protagonistes n’ont effectivement qu’un intérêt fonctionnel dans l’histoire. En clair, ils servent d’élément déclencheur mais n’existent pas véritablement. A l’instar du scénario, on se désintéresse donc totalement de leur sort. Difficile donc de profiter des prestations de Ben Foster, Omar Sy, Irrfan Khan ou Ana Ularu étant donné que les acteurs n’ont pas grand-chose à interpréter. Pour Felicity Jones et Sidse Babett Knudsen, le constat est un peu plus réjouissant même si le script reste néanmoins toujours en surface. Finalement, seul Tom Hanks bénéficie d’un semblant de profondeur. Et ça tombe bien, l’acteur est à nouveau impeccable.


Pour conclure, sans être complètement raté, Inferno se révèle donc être un thriller décevant, qualitativement intercalé entre le désastreux Da Vinci Code et le plus sympathique Anges et Démons. Si le film se laisse suivre sans déplaisir, il ne parvient toutefois pas à convaincre sur la durée, la faute à un scénario poussif et des personnages exclusivement fonctionnels.


https://cinerama7art.com/2016/10/20/critique-inferno/

Wolvy128
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le 20 oct. 2016

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