J'ai trouvé ce Inglorious Basterds pas mal du tout dis donc. Ce long métrage me réconcilie avec le cinéaste, si je puis dire. Non pas que je n'avais plus confiance en lui, mais son dernier opus Death Proof m'avais quelque peu désabusé. Faire un film avec des greluches éructant des insanités sur près de deux heures, tout Tarantino qu'il soit, ça donne un résultat plus que décevant.


Sur celui là, il revient à ses premiers amours. C'est à dire, l'auteur qui chérit à tout prix ses dialogues. Et effectivement, la qualité d'écriture est bien présente, et même sur les textes proférés en Français, ce qui fait rudement plaisir.


Ce qui est paradoxal dans ce nouveau film, c'est qu'on a l'impression qu'il fait ce qu'il sait le mieux faire, comme par exemple s'attarder sur quelques détails histoire d'apporter de la singularité et de la personnalité aux personnages, user de références de cinéphiles et enfin alterner entre moment calmes et fulgurances violentes. Mais qu'il crée aussi quelque chose d'autre. Il y a de la légèreté dans cette oeuvre, mais surtout beaucoup de gravité, période historique oblige.


Je n'ai pas ressenti ce côté ludique, que certains spectateurs ont éprouvés, devant toute cette débauche de violence, que ce soit d'un côté ou de l'autre, et j'espère que le réalisateur ne voulait pas atteindre cet objectif, car j'ai plus trouvé ça effrayant que réjouissant.
Dans cette relecture de l'histoire, il n'y a pas grand monde à sauver que ce soit les Basterds ou les nazis, je les ai tous trouvés immoraux (mais terriblement humains). C'était peut-être une manière évidente de dire que la guerre transforme les Hommes.


Sinon artistiquement parlant, c'est impeccable, la mise en scène est au poil, la musique d'Ennio Morricone est superbe même si par instants son utilisation est étrange, puis l'interprétation générale est convaincante surtout Christopher Waltz. En revanche, sur ce dernier point, j'ai une légère réserve concernant Mélanie Laurent et Jacky Ido (Marcel, le projectionniste), ces derniers livrent une prestation assez inégale. C'est surtout gênant quand les deux ont une scène ensemble, ça manque clairement de finesse.


Bref, j'ai bien aimé, cette fois Tarantino nous pond un film de propagande à sa sauce, et c'est plus que réussi malgré un épilogue vite expédié !

Créée

le 15 sept. 2015

Critique lue 202 fois

2 j'aime

Jubileus

Écrit par

Critique lue 202 fois

2

D'autres avis sur Inglourious Basterds

Inglourious Basterds
Hypérion
8

Tarantino, polyglotte à dessein

Après le décrié Boulevard de la Mort, qui ne s'apprécie pleinement qu'intégré à la pellicule de Grindhouse, Tarantino s'est lancé avec un enthousiasme évident dans son western sur trame de seconde...

le 21 nov. 2011

105 j'aime

8

Inglourious Basterds
fifi_
2

Critique de Inglourious Basterds par fifi_

Il y a longtemps, Quentin faisait des films. Il faisait Reservoir Dogs, c'était pas mal, un peu surestimé mais pas mal. Il faisait Pulp Fiction, c'était mieux, toujours surestimé mais mieux. Il...

le 25 juin 2010

96 j'aime

57

Inglourious Basterds
Grard-Rocher
8

Critique de Inglourious Basterds par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine occupation allemande la famille Dreyfus vaque à ses activités dans leur maison retirée du village lorsque des soldats allemands débarquent. A leur tête le colonel Hans Landa.Cet homme est...

92 j'aime

14

Du même critique

Seul sur Mars
Jubileus
7

"Tu te casses sur Mars !"

On aurait pu croire que le vétéran Ridley Scott prenne ce projet un peu à la légère, pris en sandwich entre un péplum épique et une suite parallèle à la franchise Alien. Or ce n'est pas le cas, Seul...

le 23 nov. 2015

15 j'aime

2

John Carter
Jubileus
7

Divertissement perfectible !

La première question qui vient à l'esprit à la fin de la séance (même avant d'ailleurs), et qui finit par être prédominante dans mes pensées, c'est celle-ci: quel est l'intérêt aujourd'hui d'adapter...

le 22 sept. 2015

12 j'aime

1

Le Dernier Maître de l'air
Jubileus
6

Film injustement lynché par les fans !

Depuis quelques oeuvres M. Night Shyamalan a perdu de sa superbe, artistiquement parlant. L'époque où les critiques professionnels et le public, étaient tous unanimes à son sujet, est désormais...

le 20 août 2015

11 j'aime

4