Après True Grit i.e un remake quasiment plan plan par plan d'un western moyen d'Henry Hathaway, les frères Cohen sont de retour avec Inside Llewyn Davis, film sur un musicien folk sans le sou.

C'est absolument terrible quand on se rend compte au bout de cinq minutes dans une salle de cinéma que l'on va se faire chier pendant tout le film. Alors entendons nous, on ne se fait pas chier comme dans un Gus Van Sant contemplatif ou dans un Terrence Malick parce que les Cohens ne sont pas prétentieux au point de faire un film inintéressant sur un sujet abscons. Ils choisissent de suivre un loser antipathique qui joue de la guitare et ça a du séduire les gens qui aiment la « musique » du film.

Un paragraphe sur la musique n'est pas de trop. Le film démarre sur El Wyn qui joue un morceau de folk et comme il le dit lui même, tout est interchangeable dans ce style. Pour moi, c'est comme de la musique traditionnelle. Si si ! Vous savez bien comme c'est agréable d'entendre une cornemuse, du sirtaki ou de la musique orientale pendant un morceau ! Ca nous plonge dans un univers différent mais malheureusement au bout de deux chansons le charme se rompt et on a envie de se découper les oreilles.

Revenons sur ce maudit gallois. (Au passage, à part servir à une blague de Goodman sur le nom du loser, on se demande bien pourquoi les frères Cohen ont choisi Llewyn comme prénom pour un mec qui s'appelle Dave...) El Wyn est donc un loser qui a la particularité d'être antipathique. Le problème c'est que je n'ai pas été contenté par la manière dont est traitée sa vie. Il ne lui arrive finalement rien de très grave (on aurait aimé qu'il se fasse un peu plus péter la gueule) ni de très heureux. Alors on se dit pourquoi pas, il n'arrive finalement peut-être pas grand chose aux losers et le cinéma a toujours tendance à en faire trop.

Cependant, on se demande bien ce qu'on peut retirer de ce film tant il ne se passe rien. C'est une suite de mésaventures du héros entrecoupée de phases de chants/guitare. C'est très bien filmé, rondement monté mais les seules choses qui m'ont tiré de ma léthargie proviennent soit de la technique cinématographique, soit des personnages secondaires.

Tudieu ! Heureusement que ce bon John Goodman est dans ce film !
J'ai adoré le dialogue dans la voiture : El Wyn lui dit « Je fais de la folk » et John Goodman de répondre « Je croyais que tu étais musicien. ».
La présence de félins est aussi la bienvenue. J'adore les chats et il était trop mignon <3 ce petit rouquin. J'ai également énormément aimé un enchainement de deux scènes quand El Wyn s'endort et se réveille en sursaut. Il y a une suite instantanée d'El Wyn qui s'endort avec une lumière sombre sur un canapé et qui se réveille par une lumière matinale. J'ai trouvé ça très fort parce qu'on peut tous s'identifier au personnage avec des scènes pareilles, chose qu'on ne fait jamais dans le film vu que le loser est chiant et tête à claques (à moins d'être chiant et tête à claques soi-même?).

Au final, j'aurai mieux fait d'aller voir Le Guépard qui passait le même soir et qui malgré sa durée, m'aurait sans doute paru bien moins long.
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le 3 janv. 2014

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