Alors oui, quand on est fils ou fille de, on préfère éviter toute comparaison avec l'illustre aîné(e). Mais ce premier long-métrage de Carmen Alessandrin est une copie conforme de ce qu'aurait pu nous offrir Lisa Azuelos.


Interrail suit le parcours de six jeunes adultes, tout juste diplômés, qui parcourent l'Europe entre amis pendant l'été avec leur lot de déboires. Et c'est à peu près tout. Le scénario entier se tient en une seule phrase.


Alors il y a bien quelques "péripéties", si l'on peut appeler ça comme ça. Mais la réalisatrice a décidé de les régler en quelques minutes, comme si de rien n'était. Le seul "enjeu" du film repose sur le


stage que doit obtenir Lou. Mais là encore la résolution est d'une stupidité déconcertante.


Carmen Alessandrin n'a pas su capter les vrais problèmes des "millénials". Elle s'est contentée d'amasser les clichés


(Oh non t'as embrassé mon ex, Oh non je veux pas faire ce que mon papa me dit de faire, et les phrases de type YOLO)


sans chercher à traiter des troubles profonds que peuvent ressentir ces jeunes dépassés par le monde actuel.


Au niveau de la réalisation, il n'y a pas grand chose à dire. La caméra a été posée de sorte que tout le monde soit dans le champs, sans réel recherche artistique. Il y a bien eu quelques tentatives comme


la séquence près du mur de Berlin ou celle en boîte de nuit à Budapest


mais ce n'est pas suffisant pour être marquant. Attendez vous également à beaucoup de plans de cabines de trains qui occupent la moitié du film et qui ne font en rien avancer l'histoire.


Impossible de parler du jeu d'acteur puisque ces derniers jouent simplement leur rôle d'adolescent. Malheureusement leurs personnages n'ont aucune profondeur et il est impossible de s'attacher à eux. Certains en deviennent même détestables.


Pour reprendre une réplique du film : "On est une pub vivante nous". Et c'est vrai qu'on a l'impression d'assister à une pub d'1h30 sur la SNCF et la cohésion européenne. À croire que ce film était juste une excuse pour partir en vacances tout frais payés entre potes.


Ne perdez pas votre temps pour aller voir Interrail. Attendez le prochain repas de famille, il y aura forcément quelqu'un qui vous montrera ses photos de vacances. Au moins vous vous sentirez proche du personnage.

AdLnn
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2018

Créée

le 3 juil. 2018

Critique lue 1.4K fois

8 j'aime

Adrien L

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

8

D'autres avis sur Interrail

Interrail
Fêtons_le_cinéma
3

Tchou-Tchou

Interrail aimerait chanter l’insouciance de jeunes corps épris de liberté et d’amitié qui trouvent dans leur périple ferroviaire l’occasion d’une redécouverte de soi et de l’autre. Pas de chance pour...

le 24 mars 2019

2 j'aime

Interrail
DavidRumeaux
4

Interrail !

Et donc il aura suffit d’un pitch de ce genre pour lancer un film sans grand intérêt. Et surtout un film qui échoue à beaucoup de chose… Malik, Theo, Lou, Fiona, Paul et Solal sont des amis de lycée,...

le 16 juil. 2018

2 j'aime

Interrail
boulingrin87
7

Erasmus, le film

Tout a commencé par une bande-annonce clignant de l’œil à la comédie "A nous les petites Anglaises", succès populaire des années 70 inspiré de la jeunesse de son regretté réalisateur Michel Lang. Un...

le 11 juil. 2018

2 j'aime

Du même critique

Interrail
AdLnn
3

Le train soupirera trois fois

Alors oui, quand on est fils ou fille de, on préfère éviter toute comparaison avec l'illustre aîné(e). Mais ce premier long-métrage de Carmen Alessandrin est une copie conforme de ce qu'aurait pu...

le 3 juil. 2018

8 j'aime

Grâce à Dieu
AdLnn
8

Des hommes et un dieu

Habitué des sujets portant à polémique, François Ozon se risque avec Grâce à Dieu à traiter de la pédophilie dans l'Eglise de façon crue et réaliste. Les actes commis sont détaillés par un langage...

le 27 janv. 2019

7 j'aime

Jigsaw
AdLnn
2

Jigsaw aurait dû rester au royaume des morts

Jigsaw est de retour pour un 8ème volet, puisqu'apparemment le chapitre final n'en était pas vraiment un. La recette n'a absolument pas changé. Jigsaw séquestre des victimes choisies pour leur vie...

le 1 nov. 2017

3 j'aime

3