Tout d'abord, comment ne pas éprouver de la tendresse envers une oeuvre qui manifestement, s'inspire de "2001" ?
Hélas, l'hommage est maladroit : déjà le modèle fleurtait dangeureusement avec la poésie abstraite, dans sa séquence finale devenue culte, mais qu'on peut aussi bien dénigrer, même si la tablette de chocolat initiale donnait le ton, en quelque sorte ; par chance, les limitations techniques (et peut-être plus encore commerciales) des années 60 "empêchaient" en quelque sorte Kubrick de s'égarer définitivement dans l'immensité froide et stérile où ne poussent que les navets.
Autre temps, autres moeurs cinématographiques : Interstellar, lui, ne se contente pas d'un saut "vers l'inconnu et au-delà" (ce qui n'était déjà pas si mal), et entend nous expliquer avec force "vulgarisation" (simplifications) scientifique que 2001 était une oeuvre réaliste ; on s'y perd malheureusement, et le scénariste aussi semble-t-il, si complètement qu'on finit par abdiquer toute velléité de compréhension, en se laissant mener au hasard des vents stellaires, comme un vieux débris de satellite russe, échappé de son orbite terrestre.
Demeure l'extraordinaire design du "robot sympa" de service, une sorte de C-3PO/monolithe de Kubrick ; un mariage contre-nature, mais néanmoins savoureux.