La tête dans les étoiles.
Nolan est un grand voyageur. Il a exploré les tréfonds du cerveau, les mystères de la magie, la noirceur de Gotham City, et même le pays des rêves. Mais non, ce n'était pas assez pour le fou furieux. Il lui fallait plus grand, plus haut, plus loin : l'espace.
Interstellar, c'est une expédition dans une galaxie lointaine, hors de notre Système Solaire, afin de chercher un monde parallèle. En effet, la Terre se meurt sous les tempêtes de sable et les incendies, ce qui vaut à la race humaine de chercher une planète alternative qui accueillerait la vie. La Nasa envoie donc Cooper, un pilote aguerri, dans l'espace qui, à l'aide de trois coéquipiers et de deux robots, doit "sauver le monde".
Vous me direz, ce postulat est affreusement prétentieux et vous aurez raison. Mais il permet de laisser un doute quant aux intentions et à l'issue de la quête. Et en ça, c'est très malin de la part de Chris'. Oui, je prends quelques familiarités tant je me sens proche de la schizophrénie du bonhomme. Et pourtant, le début d'Interstellar ne ressemblait pas à un Nolan. Trop classique, trop aéré, trop construit. Il y a certes ces inserts de témoignages de personnes anciennes qui se placent comme des indices pour le spectateur.
Des indices, oui, et il va en falloir pour décrypter le grand hiéroglyphe qu'est Interstellar. Parce que Christopher ne serait pas tout à fait Nolan sans une atmosphère sombre et prenante, sans des plans parfaitement soignés, et surtout sans quelques rebondissements. Promis, je n'en dis pas plus...
Toujours est-il qu'Interstellar arrive à vulgariser un propos sans tomber dans la simplification facile. Tel l'astronaute dans sa fusée, il parvient à nous emmener loin de ce que nous connaissons. Quelques défauts sont à cocher sur notre bloc-notes de rabat-joie. On pourrait remplir les petites cases qui accableraient l'utilisation inégale de la musique, ou bien de la forme prévisible de ce monde lors du dénouement aussi prenant soit-il. Mais ce serait chipoter.
Christopher, tu m'as convaincu. Encore une fois.