mai 2010:

Je n'étais pas grand fan du premier épisode mais au moins bénéficiait-il de quelques éléments encourageants : le jeu plein d'ambigüité auquel se livraient Robert Downey Jr et la superbe Gwyneth Paltrow, ainsi que l'apprivoisement comique de l'armure par son concepteur.

Dans ce deuxième opus ce poil de finesse disparait sous je ne sais quel rasoir cinématographique, point trop d'humour à se mettre sous la risette. De plus le scénario prend quelques kilos avec l'ajout de personnages annexes qui perturbent la bonne lisibilité du récit.

Uniquement orienté vers les effets spéciaux, vers l'action pure et dure, le film gagne en spectaculaire ce qu'il perd en intelligence. Robert Downey Jr avait une sorte de flegme ou d'assurance je m'en foutiste un brin cynique également qui lui conférait une image plutôt rigolote. Ici, il se taille une veste de brêle qui sort difficilement de l'adolescence. Manque juste l'acné et on était dans le droit fil de la crise identitaire juvénile.
Paltrow ne passe plus son temps qu'à tempêter.

Alors qu'on attendait avec une impatience baveuse la prestation de Scarlett Johansson, à part une superbe scène d'action à la chorégraphie aussi talentueuse qu'élégante, elle passe tristement inaperçue. Trop brune? Pas seulement, son personnage n'a strictement aucun intérêt, de même que celui Samuel L. Jackson.

En voyant s'afficher au générique le nom de Sam Rockwell, ma cervelle se mit en effervescence : j'adore cet acteur. Horreur, son personnage est tout sauf jouissif. On a droit, sois juste camarade, à une belle séquence où il se met joliment en pétard, et puis c'est tout. Le reste n'est que flan à la vanille. Beurk, je n'aime pas le flan à la vanille!

Alors heureusement, un effet spécial à lui tout seul, fait main, portatif et unique en son genre, monsieur Mickey Rourke, l'un des meilleurs acteurs de la planète fait forte sensation. Certes, son personnage n'est pas d'une grande originalité mais l'on se demande qui aurait pu le rendre aussi juteux. Pas grand monde. Il n'y avait guère que cette gueule cassée pour jouer l'ours narquois, avec cette rage contenue et cette tristesse suintante. J'ai beaucoup aimé ce personnage. C'est à peu près tout.

J'ai cru voir ici et là des commentaires peu amènes vis à vis de la réalisation de Jon Favreau. Je ferais preuve de moins de méchanceté : les scènes sur le circuit de Monaco sont plutôt bien foutues, de même que le combat de Scarlett dont j'ai évoqué tout à l'heure la virtuosité, au moins sur le plan formel. La bataille finale contre les drones m'a paru un brin compliquée à suivre cependant. Mais c'est surtout le scénario trop fouillis qui encombre la lecture. Le bât blesse dans l'écriture plus qu'ailleurs, ce me semble.
Alligator
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le 7 avr. 2013

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Alligator

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