Freddy 10 : Le cauchemar des femelles pucelles*
* Dédicace à Moizi qui s'est fait vilipender par des féministes hystériques pour avoir rédigé une critique supposée sexiste du grandiose "50 nuances de grey", et ce pour avoir employé les termes inélégants de "femelles" et de "pucelles" :
http://www.senscritique.com/film/Cinquante_Nuances_de_Grey/critique/46560591
Sinon ben le film est une déception. Une suite à peine déguisée de Freddy. Un sous-texte sexuel omniprésent, un personnage invisible pour tout le monde sauf pour la victime, le même décor de banlieue américaine sage sous tous rapports...
Et pire, carrément des copiés/collés de scènes.Notamment ce moment où, l'héroïne depuis sa fenêtre, essaye de prévenir via téléphone son nouveau copain, de l'arrivée imminente de la menace dans sa maison (située juste en face). Tout pareil qu'entre Heather Langenkamp et Johnny Depp dans les 80's.
Ou même les attaques des vilains qui font léviter les héros dans tous les sens à l'écran.
On y ajoute un symbolisme sans grand intérêt sur l'éveil sexuel des ados, pas mal de lourdeurs, et un premier degré bien plombant.
Deux problèmes majeurs détruisent le projet :
- Le film ne fait pas peur (en tout cas je n'ai jamais frissonné, j'ai juste senti la salle sursauter vite fait lors de deux jump scare sans intérêt). Sacrément emmerdant pour un film d'horreur...
- Quand un film ne fait pas peur, il peut encore se rattraper en étant un peu drôle et gentiment nanar.
Mais non, le film est sinistrement sérieux.
Ensuite, le projet n'est pas aidé par des acteurs insipides (l'actrice principale est un sommet de fadeur quand même), des personnages inexistants, un scénar ultra répétitif (en gros, des vilains marchent et s'approchent).
L'écriture est parfois particulièrement ratée, avec des scènes complètement à côté de la plaque.
Je pense notamment à l'ersatz d'enquête pour retrouver le premier contaminateur, bien longuette et surtout débile.
On retrouve son nom, on le retrouve lui, puis il réexplique aux personnages, ce qu'il avait déjà expliqué clairement 15 minutes plus tôt. Un grand moment de n'importe quoi, comme si le réalisateur s'était imposé cette redite, en pensant que le spectateur était trop con pour comprendre le mécanisme de son "virus" en un coup.
La mise en scène est cool, mais un peu trop systématique, dans ses panoramiques interminables, ou encore dans son utilisation très clichée des bruitages et de la musique pour faire monter l'angoisse.
Vraiment peu, peu de surprises. C'est bien beau de reprendre les codes du cinéma de genre, et des teen movies en général, si ce n'est pour rien en faire ni rien (ré)inventer.
Reste une ou deux scènes assez grandiosement filmées, dont la scène finale de la piscine qui bien qu'elle n'ait ni queue ni tête, est vraiment impressionnante tant dans son découpage, que dans son cadrage (avec notamment un plan de balles fusantes sous l'eau façon "Saving Private Ryan" hyper réaliste). Ou encore une scène de crash en bagnole, filmé en plan séquence aussi saisissant de réalisme que les meilleurs scènes de Children of Men.
Trop léger pour en sortir convaincu et satisfait.
Mais bon c'est toujours rigolo de voir un film à la Carpenter (mieux réalisé que tous les freddy réunis qui plus est), avec quelques influences d'Halloween, de Scream de Craven, et de Cronenberg (cf frissons et ses zombies qui ne pensent qu'au cul).
A noter que la musique est également extrêmement carpenterienne.
Bref on t'a grillé Big John, t'es pas obligé de prendre un pseudo pour poursuivre ta carrière.