Efficace mais sans grande nouveauté

La saga Jason Bourne est dirigée avec grand sérieux et l'équipe Greengrass/Damon fonctionne à merveille. C'est un personnage que, désormais, le spectateur fan de la série connait par coeur. Jason Bourne est une série de films qui possèdent des caractéristiques qui lui sont propres : des actions qui se passent aux quatre coins de l'Europe et un peu ailleurs, de lourds secrets cachés par la CIA, un Bourne constamment torturé par son passé (la grande question le concernant est : est-il un ancien agent qui avait délibérément choisi de prendre ce chemin d'assassin ou a-t-il toujours été manipulé ?), un patron de la CIA très souvent corrompu (un pouvoir illimité dans les mains et des actions servant les "intérêts" de la nation), etc.

Mais voilà, aussi efficace et bien huilée qu'est la machine, nous sommes forcés d'admettre que même si la qualité est toujours au rendez-vous, tout le film est du déjà vu ! Bourne refait surface, encore. Il y a des zones d'ombre inexplorées de son passé, encore. La CIA veut l'éliminer, encore. Il est traqué, dans les mêmes scènes de foule, avec surveillance sur écrans depuis la CIA et il ruse, se joue de la police locale, perd sa partenaire féminine et, un autre agent tueur (ici Vincent Cassel très bon) sera son grand adversaire de la partie, encore.

Rien de nouveau sous le soleil. Ce qui passionne bien évidemment dans la saga Bourne, ce sont tous ces éléments liés à l'actualité, à l'affaire Snowden, à la surveillance étatique toute puissante au nom de la défense de notre liberté, mais la vie privée des situations que l'Etat dit défendre n'est-elle pas violée ? Nous dit-on tout ? Bourne a tenté de vivre en dehors des radars mais cela n'a duré qu'un temps et il fut contraint de refaire surface et de vivre parmi les autres.

Jason Bourne reste un divertissement de bonne qualité, avec des scènes toujours très impressionnantes mais il est temps d'arrêter. Il serait préférable si, par exemple, le duo Greengrass/Damon se risquait vers d'autres horizons.