Burne One Down
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Matt Damon EST Jason Bourne. Après une parenthèse assez réussie, avec Jeremy Renner en tête d’affiche, l’acteur retrouve son personnage fétiche d’agent secret. Il pensait en avoir fait le tour au bout de trois films, mais neuf ans après La vengeance dans la peau, l'acteur change d’avis pour revenir dans un 4e opus. Bien que ce Jason Bourne n’ait pas été vendu comme tel, il fait figure de quasi-reboot. En effet, le scénario donne au personnage de véritables origines, un passé, un trauma familial et des motivations plus ou moins romanesques, tout en lui accolant une antagoniste ( Alicia Vikander ) qui devrait le suivre dans d’hypothétiques prochains chapitres...
Divisant son film en séquences d’action épatantes et inédites, dans laquelle la foule est largement mise à contribution, pour impliquer davantage le spectateur dans la réalité géopolitique et technologique de l’intrigue, Paul Greengrass nous situe dans un premier temps dans un camp de réfugiés syriens pour une courte introduction, pour ensuite se lâcher totalement en Grèce, avec une séquence d’état d’urgence, et de manifestations à l’échelle épique. Le style nerveux de Greengrass nous plonge dans son chaos, au risque de déstabiliser les yeux les plus délicats : la réalité du réalisateur est terne, violente, et ne s’apparente pas à la retransmission d’une chaîne d’info en continue. James Bond et Ethan Hunt n’ont aucune légitimité dans sa vision crue du monde...
Par ailleurs, en dépit d'éléments déclencheurs peu convaincants ( exploitant une fois de plus une faille dans la mémoire du personnage principal ), Jason Bourne rectifie le tir lorsque Greengrass lève le voile sur ses véritables intentions. Jason Bourne se pose en miroir de notre époque, une manière détournée de définir son héros. Jouant de manière évidente sur les enjeux de la sécurité à l’ère d’Internet, sur les arrangements entre autorités et technocrate, sur la confrontation entre vie privée et liberté, Greengrass définit surtout un monde qui n’a pas autant changé que ses évolutions technologiques...
Si l’on imaginait que ce quatrième volet puisse placer Bourne en véritable héros classique, le film en fait une figure bien plus trouble et intéressante. Greengrass lui permet de défendre un concept dépassant celui des idéaux. Posant une question passionnante ( être patriote aujourd’hui, n’est-ce pas l’obligation d’être un traître ? ), Jason Bourne dépeint un homme incapable de devenir un héros dans un monde dépourvu de principes. Pas étonnant que l’une des dernières séquences se déroule dans un souterrain, loin du regard du monde, loin de tout triomphe, sans que Bourne ne décroche le moindre mot !!!
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Jason Bourne : Qualité des actes !!!
Créée
le 24 août 2016
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