Bourne de retour, à peu près en forme

Il aura fallu du temps mais Bourne revient et fait du bien au cinéma d'action. Et ça fait du bien à cette année aux blockbusters tous plus fades les uns que les autres.

Si le scénario ne surprend jamais vraiment, avec cette sensation de déjà-vu omniprésente pendant une bonne partie du film, ça ne lui enlève rien de sa virtuosité de mise en scène. Et particulièrement dans les scènes d'action. Mais quelles courses poursuites ! Greengrass est maître de la shakycam et donne une bonne leçon aux Captain America & co qui tentent d'imiter le concept. On ressent vraiment la brutalité de l'action et parfois même l'impression d'avoir du mal à suivre tant Bourne est rapide. Même un peu trop d'ailleurs parfois. Enfin rien de nouveau, ça marchait déjà super bien dans les précédents. Et la classe incroyable de Bourne nous le ferait presque oublier. Presque. D'ailleurs Cassel lui vole parfois la vedette, impassible er plein de charisme lors de ses assauts.

C'est quand même dommage qu'on en revienne à cette recherche du passé. On l'a déjà vu et on fait un pas en arrière. C'est dommage parce que le film a quand même d'autres choses à dire beaucoup plus intéressantes. Bourne s'adapte à l'ère du temps. Ça parle quand même de choses bien intéressantes avec l'espionnage du gouvernement à travers les applications massivement utilisées et toutes les manigances qu'il s'y fait au sein de l'agence. Puis Greengrass n'hésite pas à montrer que le gouvernement est prêt à tout pour attraper Jason Bourne, jusqu'à tuer plein de civils américains. Et après ça vient parler de protection de la patrie. Tommy Lee Jones, le directeur de la CIA, est du coup très bien aussi. Un peu moins convaincu par Vikander dont je n'étais déjà pas un grand fan avant ça, et le film ne fait que confirmer mes impressions sur son jeu limité. Enfin, la popularité grandissante de l'actrice a du jouer en sa faveur au casting.

Bon par contre ça parle de la vie privée mais c'est un peu le monde des Bisounours du côté du CIO de Deep Dream. Parce qu'en vrai ça n'existe pas des CIO de boîtes au milliard d'utilisateurs qui ne vend pas de données. Bien gentillet du coup.

Ce Jason Bourne, c'est une bouchée d'air frais. En tout cas dans une année très fade et où l'on ne compte plus les mauvais blockbusters sans idées. Dommage que ce ne soit pas le même air frais au sein de la série. Ça n'en reste pas moins d'une efficacité folle et j'espère de tout cœur que Greengrass n'en restera pas là. Sauf s'il a d'autres projets en tête !