Attention, je vais sans doute dévoiler un peu le scénario.
Sur un sujet casse-gueule : une très jeune femme (17 ans) que rien ne prédispose à cela, ni la misère, ni une quelconque drame familial, se prostitue, François Ozon nous sort un film toujours juste et arrive à nous surprendre. Le scénario ne va jamais là où l'on pense qu'il ira et l'écriture est juste parfaite, sur le fil, sans jamais tomber du mauvais côté, le voyeurisme par exemple.
Comme souvent chez Ozon, il n'y a pas d'explications, pas de thèse, pas de message. Il suit son personnage dans cette découverte de la sexualité monnayée, dans l'affrontement avec la mère, dans son retour (temporaire ?) à une vie "normale" d'adolescente.
J'admire le talent du scénariste autant que celui de réalisateur. Il avait là absolument tout pour faire un "mauvais film" du côté de la misère morale ou ce genre de choses et Ozon évite tous les écueils pour se contenter de faire le portrait d'une jeune femme d'aujourd'hui.
Cela conforte le sentiment qui est le mien, fruit de mon expérience, que le rapport au corps dans la génération de femmes qui arrive a changé. Et les notion de l'amour aussi.
La fin avec la scène avec Charlotte Rampling est juste sublime qui vient terminer en suspension un récit magnifique.
Marine Vacth est incroyablement belle mais aussi dotée d'une intériorité qu'on devine, qui affleure mais reste mystérieuse.
Je mets un bémol pour le choix de la musique, des chansons de Françoise Hardy mais c'est juste que ce n'est vraiment pas ma soupe, du coup je la trouve ev total décalage avec le film.